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RCA : le pouvoir accusé de rompre le cessez-le-feu

Jean-Fernand Koena
20 octobre 2021

Dans le village natal de François Bozizé, les habitants dénoncent une campagne punitive menée par des mercenaires russes, alliés du gouvernement. 

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Les forces centrafricaines sont notamment entraînées par la mission européenne EUTM
Image : Florent Vergnes/AFP/Getty Images

Alors que les violences n’ont toujours pas cessées en Centrafriquemalgré un cessez le feu unilatéral annoncé par Bangui le 15 octobre dernier, la situation risque de compromettre les efforts de paix, selon la Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC).
A Benzambé, Brice Beanzoui, un habitant, raconte avoir assisté à des scènes de violences et des pillages. Il pense que les auteurs de ces actes étaient des Russes, alliés du gouvernement : 
"Les Russes ont quitté Bossangoa, ils sont sortis vers Bozèrè pour rentrer à Benzambé où ils ont tué quatre personnes. Les gens sont maintenant tous à la morgue. Ils sont arrivés à Boféré, ils ont tué trois personnes là- bas. Ils ont fouillé maison par maison, cassé les portes, pillé, volé les chaises, ils ont cassé l'hôpital de Benzambé et emporté avec eux les matelas, les réfrigérateurs, les panneaux solaires et les médicaments." 

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"Une ruse"

La Coalition des Patriotes pour le Changement (CPC) a "pris acte" du cessez-le-feu unilatéral. Mais son porte-parole, Serge Simon Bozanga, estime que celui-ci est une ruse qui sape le processus de paix :
"Moins de 24h après le discours du chef de l'Etat, les forces russes alliées du gouvernement ont violé le cessez-le-feu unilatéral et immédiat. Les mercenaires russes s'en sont d'abord pris au village de Kpodimo à 18 km de Bossangoa, où ils ont tiré sur tout ce qui bouge. Ils ont même détruit l'hôpital qui s'y trouvait. Pour nous, au niveau de la CPC, on sait que cette vraie-fausse annonce d'un cessez-le-feu n'a pour objectif que de satisfaire et de rassurer la communauté internationale qui s'évertue à mettre en œuvre le processus de paix dans notre pays. L'autre objectif est de se réorganiser militairement."

Les ressortissants de Bossangoa demandent que lumière soit faite sur ce qu’ils qualifient de crime de guerre. 

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