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Ces banquiers qui vous veulent du bien

Konstanze von Kotze18 septembre 2008

A la Une des quotidiens allemands aujourd'hui, la crise financière et la bourde de la banque allemande KfW

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Image : picture-alliance/ dpa

Si l'on en croit le caricaturiste de la Süddeutsche Zeitung, la question qui fait véritablement le tour du monde en ce moment, c'est « où est notre argent ? ». Et cette question se pose avec encore plus d'acuité depuis que l'on a appris que la banque publique allemande KfW a viré « par erreur » 300 millions d'euros à Lehman Brothers lundi, c'est-à-dire le jour où la banque d'affaires américaine a fait faillite. Un réalisateur aurait voulu faire un film de cette histoire qu'on lui aurait sans-doute reproché d'exagérer. Qui est responsable, se demande encore le quotidien, lorsqu'une banque publique commet une telle bourde ? A la tête de KfW, on trouve des hommes politiques, dont deux ministres. Évidemment ils ne peuvent pas tout contrôler personnellement mais avant d'appeler les banques privées à un meilleur management du risque, ils feraient mieux de s'assurer du bon fonctionnement de leur institut.

Deutschland Wirtschaft Banken KFW Geld für Lehman Brothers
Lundi, deux employés de la KfW firait "par erreur" 300 millions d'euros à Lehman BrothersImage : picture-alliance/ dpa


« Les crétins de la KfW », titre die Tageszeitung, qui note qu'il était strictement impossible d'ignorer, et ce dès dimanche, que Lehman Brothers allait déposer son bilan. La débâcle de KfW avec laquelle il sera difficile de rivaliser en termes de ridicule est malgré tout représentative de la tourmente que traverse l'ensemble du secteur bancaire en Allemagne et ailleurs. La crise financière américaine montrent avec on ne peut plus de clarté que l'envie irrésistible de gagner de l'argent toujours plus vite fait littéralement « péter les plombs ». Au total, l'effondrement de Lehman Brothers va coûter au moins 6 milliards d'euros aux banques allemandes.

Deutschland Angela Merkel und Frank-Walter Steinmeier
La chancelière Angela Merkel et son ministre des Affaires étrangères, Frank-Walter SteinmeierImage : picture-alliance/ dpa


Autre sujet du jour : le débat qui a eu lieu hier au Bundestag à propos du budget fédéral 2009. « Pas d'effusion de sang », titre die Welt. Le débat était critique mais routinier et sans grande passion. Beaucoup en viennent à regretter les temps glorieux des joutes verbales entre majorité et opposition. Die Welt pense que si ce n'est pas le genre de débat qui fait grimper l'audimat des chaînes de télévision, c'est au moins une manière raisonnable de gouverner.


En ces temps économiques troubles, la Frankfurter Allgemeine Zeitung en attendait, elle, un peu plus de la chancelière, Angela Merkel, imperturbable à l'approche de la tempête. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés » face à la crise financière, a-t-elle déclaré, mais elle n'avait rien d'autre à proposer qu'une initiative pour plus de transparence sur les marchés. Une initiative qui date déjà de plus d'un an et dont les effets ne seront visibles que dans plusieurs années.