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Changement de cap au Mexique

Aude Gensbittel3 juillet 2012

A la Une : la démission du chef des services de renseignements, Heinz Fromm et la victoire d'Enrique Peña Nieto à la présidentielle au Mexique, qui signifie le retour au pouvoir du Parti révolutionnaire institutionnel .

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Enrique Pena Nieto
Enrique Pena NietoImage : Reuters

Lorsque son règne de plus de 70 ans s'était terminé en l'an 2000, écrit la Frankfurter Allgemeine Zeitung, pour beaucoup de Mexicains, le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) était synonyme de clientélisme, de corruption et de fraude électorale. Deux mandats présidentiels plus tard, l'ancien parti d'Etat ne s'est pas radicalement amélioré, les électeurs ont juste choisi le moindre mal.

Le PRI revient au pouvoir après 12 ans d'absence
Le PRI revient au pouvoir après 12 ans d'absenceImage : dapd

Die Tageszeitung estime elle aussi que la victoire du PRI est largement due au parti conservateur au pouvoir : sa politique économique a fait augmenter la pauvreté et la guerre contre les cartels de la drogue lancée par le président Felipe Calderón a suscité une escalade de la violence qui touche l'ensemble de la société. Beaucoup regrettent donc l'époque où le PRI assurait des moyens de subsistance réguliers et une coexistence pacifique avec la mafia.

Die Welt revient sur la démission du chef des services de renseignements, Heinz Fromm. Celui-ci a reconnu hier les erreurs commises par l'Office fédéral de protection de la Constitution dans l'enquête sur la série de crimes nazis commis en Allemagne, notamment la destruction de documents importants. Le journal estime que Heinz Fromm assume les conséquences de ce qui s'est passé dans son agence. Un employé a détruit sept dossiers sur une opération des services secrets, des dossiers qui contenaient peut-être des informations utiles pour résoudre des crimes néo-nazis. S'agit-il d'une erreur ou d'un acte volontaire ? Pour l'instant, on ne peut que spéculer. Heinz Fromm estime, lui, que les documents détruits étant sans grande importance. Mais il sait que cette affaire a terni la réputation de l'Office fédéral de protection de la Constitution.

Deutschland Heinz Fromm Präsident des Bundesamtes für Verfassungsschutz
Heinz Fromm a demandé son départ en retraite anticipéImage : dapd

Malgré la démission de Fromm, cette affaire ne fait que commencer, écrit la Frankfurter Rundchau. Il faut en effet se demander ce que cela veut dire pour une agence de renseignements quand un responsable de service passe des dossiers à la broyeuse juste au moment où tous les autres employés retournent chaque tiroir pour savoir de quelles informations l'Office dispose sur la scène néo-nazie.

Pour la Süddeutsche Zeitung, l'incident montre à quel point il est difficile de diriger et de contrôler les services secrets. Ses employés s'y connaissent trop bien en matière de destruction et de dissimulation d'informations. Il est d'autant plus ardu de leur faire comprendre qu'ils peuvent difficilement défendre la démocratie et l'Etat de droit quand ils en méprisent eux-mêmes les principes.