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Changement de gouvernement en France

Yvon Arsenijevic1 juin 2005

Première conséquence de la victoire du « non » au référendum sur la Constitution européenne dimanche dernier en France, le président Jacques Chirac change de gouvernement, appelant aux affaires Dominique de Villepin comme premier ministre et Nicolas Sarkozy comme super-ministre. Une décision largement – et vertement – commentée par la presse allemande aujourd’hui.

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Dominique de Villepin, le nouveau premier ministre français
Dominique de Villepin, le nouveau premier ministre françaisImage : AP

« Monsieur Oui » - c’est le nouveau chef du gouvernement français vu par une plume de gauche, celle de la TAGESZEITUNG de Berlin. Allusion bien sûr à l’indéfectible fidélité de Dominique de Villepin au Chef de l’État, Jacques Chirac.
La SÜDDEUTSCHE ZEITUNG, à Munich, enfonce le clou en brossant le portrait d’un « élégant paladin promu à la cour de Chirac ».
Ironie aussi dans la FRANKFURTER ALLGEMEINE ZEITUNG, qui parle d’un premier ministre poète, « missionnaire pour la France ».
Et même DIE WELT y va de sa dose de vitriol en parlant de « brillance dans la stagnation ».
Stagnation, justement : le GENERAL ANZEIGER présente à ses lecteurs un Jacques Chirac « dépassé par les événements » qui ne cherche qu’à se maintenir lui-même au pouvoir. « C’est son dernier fidèle qu’il envoie dans l’arène politique, pour le meilleur et pour le pire », écrit encore le journal de Bonn. « Si c’est le pire, la fin de l’ère Chirac est sans doute pour bientôt », prédit notre confrère.
Dans ce qui devait être un « coup libérateur », comme on dit aux échecs, la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG voit quant à elle plutôt de la « faiblesse », une faiblesse que Jacques Chirac ne parvient pas non plus à dissimuler en appelant aux affaires à la fois un ami et un ennemi dans le seul but se maintenir au pouvoir, insiste lui aussi le journal de Munich avant de résumer : « C’est tout le pays qui est affaibli ».
L’« ennemi », c’est Nicolas Sarkozy, bien sûr. Mais l’un comme l’autre, remarque de son côté la NORWEST ZEITUNG, l’ami et l’ennemi, ont la même ambition : succéder à leur « patron » au Palais de l’Élysée en 2007 et ce n’est pas le duel auquel on peut s’attendre entre les deux hommes qui va faire avancer la France, conclut l’éditorialiste d’Oldenbourg.
« Dernier essai » titre pour sa part la FRANKFURTER RUNDSCHAU, avant de décrire ce qu’elle appelle une « plaisanterie de mauvais goût » puisque « voilà deux hommes investis de rôles importants sur la scène politique qui, malgré toutes leurs différences, symbolisent exactement cette élite à laquelle le peuple (français) a dit « non » dimanche dernier. Jacques Chirac a mobilisé ses dernières réserves, écrit encore notre confrère, si le coup rate, il ne restera pour longtemps que des ruines de la droite française.