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Changement de pouvoir en Egypte

Aude Gensbittel, avec DW, dpa, AFP, reuters4 juillet 2013

Au lendemain de l'éviction de Mohamed Morsi par l’armée égyptienne et de la suspension de la Constitution, un président par intérim a déjà prêté serment. Il s'agit d'Adli Mansour, président du Conseil constitutionnel.

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Prestation de serment du président par intérim Adli Mansour
Prestation de serment du président par intérim Adli MansourImage : Reuters

Les évènements se sont précipités en Egypte ces deux derniers jours. Le président Mohamed Morsi a été destitué puis arrêté par l'armée égyptienne, qui a également suspendu la Constitution. Moins de 24 heures plus tard, un président par intérim, désigné par les militaires, prêtait déjà serment. Il s’agit d’un civil, Adli Mansour, jusque là président du Conseil constitutionnel, et qui doit gérer les affaires courantes jusqu’à l’organisation de nouvelles élections.

Mansour félicite les manifestants

« Je m'engage à préserver le système de la République, à respecter la Constitution et la loi et à protéger les intérêts du peuple », a déclaré Adli Mansour lors de sa cérémonie d’investiture au siège du Conseil constitutionnel. Le nouveau président par intérim a ensuite salué le peuple égyptien pour avoir manifesté massivement. Selon lui, l'Egypte a « corrigé la trajectoire de sa glorieuse révolution ».

Jeudi le parquet égyptien a émis des mandats d'arrêt à l'encontre de Mohamed Badie, chef de file des Frères musulmans, et de son adjoint Khaïrat al Chater, pour incitation à tuer des manifestants qui protestaient dimanche devant le siège des Frères musulmans. Mohamed Badie a été arrêté dans le courant de la journée par la police militaire.

Le calme était revenu jeudi dans les rues du Caire
Le calme était revenu jeudi dans les rues du CaireImage : Getty Images

On ignore pour le moment le sort qui sera réservé au président déchu Mohamed Morsi. Mais comment comprendre qu’un président démocratiquement élu ait été ainsi déchu et quel avenir pour la confrérie des frères musulmans dont est issu Mohamed Morsi ? En cliquant sur le lien ci-dessous, écoutez l’analyse de Redouane Boudjemaâ, enseignant à l’université d’Alger.

Nombreuses réactions à travers le monde

Si le roi d'Arabie saoudite a félicité le nouveau président par intérim, Adly Mansour, l'Occident reste prudent. L'Allemagne a parlé d'un « échec majeur pour la démocratie en Egypte ». Londres a dit « ne pas soutenir les interventions militaires » et l'Onu a demandé la mise en place d'un « gouvernement civil le plus vite possible ». Au niveau de l’Union africaine, la présidente,Nkosazana Dlamini Zuma s’est dite inquiète de la tension qui prévaut en Egypte. Aussi demande-t-elle à tous les acteurs politiques de travailler ensemble pour trouver une solution à la crise. Une solution qui doit permettre la restauration de la légalité dans le pays.

L'aviation égyptienne a célébré la prestation de serment d'Adli Mansour
L'aviation égyptienne a célébré la prestation de serment d'Adli MansourImage : Reuters

La crise en Egypte peut-elle faire des émules ?

Selon Losseni Cissé, chef du département gouvernance démocratique et politique du secrétariat permanent du mécanisme africain d’évaluation par les paires, le MAEP, au Burkina Faso, il est peut probable que le soulèvement égyptien se reproduise ailleurs. En Tunisie, où les islamistes sont au pouvoir, certains rêvent pourtant d'un scénario identique. Maâti Monjib, membre du Comité scientifique du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique, basé au Maroc, estime toutefois que l’armée en Tunisie, indépendante, protège tous les citoyens quelque soit leur appartenance politique ou religieuse et qu’elle ne s'immisce pas dans le jeu politique.

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