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Circulez, y a plus rien à voir !

9 décembre 2010

A la Une des journaux : la politique des Etats-Unis au Proche-Orient. Hier, le gouvernement américain a annoncé qu'il renonçait à ses efforts pour obtenir un nouveau gel des colonies juives dans les territoires occupés

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Colonie en construction à Jerusalem-EstImage : AP

Terminus, tout le monde descend, c'en est fini du processus de paix : l'homme le plus puissant de la planète a capitulé devant une poignée de colons installés sur les collines de Judée et de Samarie, écrit la Süddeutsche Zeitung. Les cafouillages autour du gel des colonies peuvent désormais servir d'exemple pour illustrer l'échec d'une politique au Proche-Orient. Pour rappel, poursuit le journal, avant Obama, on construisait déjà beaucoup dans les territoires occupées sans que, pour autant, les pourparlers s'en trouvent bloqués. Non pas que ces colonies là aient été plus politiquement correctes, au contraire. Mais les Palestiniens s'étaient, bon gré, mal gré, soumis au pragmatisme pur et dur qui veut que, sans négociation, il n'y a pas de solution. Barack Obama a tous les leviers en main. Mais malheureusement, il vient de montrer qu'il ne savait pas s'en servir.

Washington Friedensgespräche Nahost Obama Netanyahu
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain Barack ObamaImage : AP

Obama, comme tant d'autres, s'est donc lui aussi cassé les dents sur le dossier du Proche-Orient. Pour cet échec, les Américains ne peuvent, en premier lieu, s'en prendre qu'à eux mêmes. Pour le journal, les Etats-Unis ont commis l'erreur tactique de faire du gel des colonies le principal obstacle à la résolution du conflit. Or, depuis le début, il était évident que la coalition de droite au pouvoir en Israël ne lâcherait pas le morceau. Mais au-delà de ce problème, il y a aussi le fait que ni le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas ni le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne semblent réellement prendre la paix au sérieux. Et tant que ce ne sera pas le cas, les Etats-Unis feraient mieux d'aller bruler leur énergie ailleurs.

Hong Kong China Nobel
Liu Xiaobo, prix Nobel de la paix 2010Image : AP

Les quotidiens allemands s'interessent également au dissident chinois Liu Xiabao qui doit recevoir vendredi le prix Nobel de la paix sauf qu'il ne pourra se rendre à la cérémonie à Oslo puisqu'il est toujours sous les verrous. Ne jamais dire que la Chine manque d'idées, écrit la Franfkurter Allgemeine Zeitung. A la veille de la cérémonie en Norvège, Pékin a trouvé le moyen de créer son propre prix, le prix "Confucius de la paix" et elle a même trouvé quelqu'un à qui le décerner en la personne d'un ancien vice-président taïwanais. Le ridicule ne tue pas et dans ce cas précis, il ne fait pas rire non plus. Que la Chine soit la risée du monde ne doit même pas faire sourire Liu Xiabao au fond de sa cellule, lui qui ne souhaite que le meilleur pour son pays.

Die Tageszeitung pour finir dresse un parallèle entre Liu Xiabao et les remous que provoque le site internet WikiLeaks. Celui qui cherche vraiment des noises aux puissants est en danger, que ce soit en Chine ou en Occident et cela est inadmissible. Pékin ne changera pas avec un prix Nobel de la paix. En revanche, il ne tient qu'à nous de ne pas prendre les mauvaises habitudes chinoises.

Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Cécile Leclerc