Dans “Drums and Diggin”, le chorégraphe Faustin Linyekula retourne une fois de plus sur les ruines du passé de la RDC pour pouvoir aborder l’avenir.
On ne compte plus le nombre de fois où Faustin Linyekula est venu présenter son travail à Berlin, dans la capitale allemande. Cet été, ce chorégraphe et danseur congolais était même l’invité de deux festivals à quelques semaines d’intervalle. C’est dire à quel point les programmateurs berlinois estiment sa démarche! Une démarche tournée sur le passé douloureux de son pays natal, le Congo Kinshasa, où Faustin Lineykula est revenu s’installer il y a une dizaine d’années après avoir roulé sa bosse à l’étranger.
Ils sont six sur la scène à danser avec Faustin Linyekula, tous habillés de noirs. Le cercle qu’ils forment dans la pénombre rappelle les veillées africaines autour d’un feu. Au loin on entend des chants, des tam-tams, des sifflements. Tout à tour, ces danseurs, musiciens et comédiens congolais vont prendre le micro – et se raconter.
A l’origine de ce denier spectacle “Drums and digging”, il y a d’abord un voyage à Obilo, un village au Nord-Est du pays où Faustin Linyekula a passé toute son enfance. Un village où, comme il dit lui-même, se situent ses plus vieux souvenirs de danse. Le chorégraphe a eu besoin de ce retour aux sources alors qu’il se trouvait dans une impasse. Il y a emmené toute l’équipe de sa troupe des Studios Kabako.