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Comment rendre l'aide au développement plus efficace?

3 septembre 2008

C’est ce dont discutent depuis hier, à Accra, au Ghana, plus de mille représentants de pays donateurs ou bénéficiaires et d'organisations humanitaires

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Accra, GhanaImage : AP Photo

Un constat quasi unanime: jusqu’ici l’aide au développement reste trop faible ou trop inefficace. Cela doit changer, selon la volonté affirmée des ministres chargés du développement et des représentants de la société civile. L’harmonisation de l’aide des donateurs est l’un des aspects thématisés lors de cette conférence de trois jours dans la capitale ghanéenne.

Plus de 100 milliards de dollars, c’est le montant de l’aide distribuée chaque année dans le monde en développement. Mais cette aide internationale est encore trop souvent freinée par des procédures bureaucratiques, des retards, des intérêts politiques ou des rivalités. Dupleix Kuenzob, directeur d’une organisation non - gouvernementale au Cameroun :

" Ce que nous observons sur le terrain, c’est que de nombreux donateurs internationaux se considèrent mutuellement comme des concurrents. Nous n’avons jamais constaté chez eux de vraies tentatives pour unir leurs efforts lors de la mise en oeuvre de projets. Quelquefois, deux donateurs soutiennent le même projet à travers deux organisations différentes, sans réaliser qu’un financement commun augmenterait sesnsiblement l’efficacité de ce projet ."

D’autres représentants de la société civile, qu’ils soient du Kenya, d’Afghanistan ou du Pakistan tiennent des propos similaires. Selon Mohsin Babar de l’Organisation humanitaire SUNGI à Islamabad, la capitale pakistanaise, ce n’est pas autant l’argent qui fait défaut que le manque de coordination :

"Un problème fondamental au Pakistan est la multiplication de projets similaires de la part des donateurs internationaux et du gouvernement. Après le tremblement de terre qui a durement touché le Pakistan en 2005, on a pu observer une foule d’ONG qui faisaient ceci ou cela , sans aucune coordination, sans aucune communication ."

Une coordination inefficace ou même inexistante souvent doublée d’un esprit de concurrence, entraîne trop souvent des activités parallèles et fragmentées, parfois superflues. Ingrid-Gabriele Hoven du Ministère allemand pour la Coopération économique en est consciente:

„Rien que l’année dernière au Vietnam, on a dénombré près de 700 missions de donateurs. En Tanzanie, dans le domaine de la santé , ce sont 23 donateurs qui y poursuivent des projets dont 15 pour la seule Union européenne. Les pays partenaires nous disent: 'Si vous nous déchargez, si les doublons sont supprimés, alors nous aurons plus de temps pour appliquer nos propres politiques,nos propres programmes. Cela nous aiderait et nous pourrions mieux vous orienter.'"

A Accra, les pays bénéficiaires plaident pour que l'aide s'adapte mieux à leurs propres stratégies de développement. La nécessité d’une harmonisation et d’un meilleur partage du travail entre pays donateurs, comme une plus grande participation de la société civile sont aussi des thèmes très discutés lors de cette conférence.

Les problèmes de corruption et de dilapidation de fonds dans certains pays suscitent aussi un débat sur le degré de contrôle que devraient conserver les gouvernements donateurs sur leurs programmes d'assistance.

Quoiqu’il en soit, certains délégués doutent que les "objectifs de développement du millénaire" qui prévoient de réduire de moitié la pauvreté mondiale d'ici à 2015, puissent être atteints dans ce délai .