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Confusion en Israël au lendemain des élections législatives

Anne Le Touzé11 février 2009

Le parti Kadima remporte le scrutin, mais avec un seul siège d'avance sur le Likoud. Les tractations ont commencé. Tzipi Livni et Benjamin Netanyahu revendiquent tous deux la direction du futur gouvernement.

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Qui de Tzipi Livni ou de Benjamin Netanyahu dirigera le prochain gouvernement ?Image : picture-alliance/landov/DW-Montage

Les électeurs israéliens ont voté, mais personne ne sait encore qui succèdera à Ehud Olmert à la tête du pays. Plusieurs scénarios sont envisageables, d'une alliance de droite à une coalition d'unité nationale. Benjamin Netanyahu est plutôt favorable à la première variante : en s'alliant aux autres partis de la droite nationaliste et religieuse, le Likoud disposerait d'une majorité confortable de 65 mandats sur 120 à la Knesset. Mais dans une telle coalition, le parti conservateur pourrait facilement être mis dans l'embarras par ses partenaires. Benjamin Netanyahu laisse donc encore la porte ouverte à toutes les options :

"Avec l'aide de Dieu, je serai à la tête du prochain gouvernement israélien. Je suis sûr de pouvoir mettre sur pied un gouvernement large et stable. Je vais d'abord m'adresser à nos partenaires naturels du camp nationaliste, comme je l'ai promis, mais je vais aussi me tourner vers les autres partis sionistes afin d'unir toutes les forces du peuple."

Benjamin Netanyahu a le choix entre une alliance de droite et un gouvernement d'union nationale avec le parti centriste Kadima, le parti travailliste et d'autres petits partis. En cas de coalition avec Kadima, le Likoud serait à peine en position de faiblesse car il n'a qu'un siège de moins. Mais il est peu probable que son leader se laisse apâter par un poste de ministre sous la direction de l'ancienne chef de la diplomatie Tzipi Livni, malgré tous les efforts de cette dernière pour le convaincre :

"Ce qui compte, c'est de faire le nécessaire pour respecter le choix des Israéliens, de faire ce qui est juste pour Israël en ce moment, surtout par rapport aux défis sécuritaires, politiques et économiques à l'intérieur et à l'extérieur du pays, et donc d'adhérer à une grande coalition sous notre direction."

Avigdor Lieberman
Avigdor Lieberman, le chef du parti ultranationaliste Israel Beiteinou, grand vainqueur de ces élections.Image : AP

Autre scénario possible : une coalition de Kadima avec le parti travailliste, les ultra-orthodoxes du Shass et le parti d'extrême-droite Israël Beiteinou, devenu la troisième force de la Knesset avec 15 sièges. Une constellation qui ne serait qu'un deuxième choix pour le chef du parti ultranationaliste, Avigdor Lieberman :

"Le camp nationaliste a remporté une large majorité. Le camp de la droite a une large majorité. Je suis heureux de voir que c'est nous qui détenons la clé. Mais cette clé nous donne également des responsabilités et la décision ne sera pas facile. Surtout après les récents événements."

Tout est encore possible pour la formation d'un nouveau gouvernement. Cet après-midi, des premières consultations ont eu lieu entre Tzipi Livni et Avigdor Lieberman, qui devait rencontrer ensuite Benjamin Netanyahu. Celui-ci a également entamé des négociations avec Eli Yishaï, le chef du parti ultraorthodoxe.

Dans les territoires palestiniens, on regarde avec une certaine inquiétude le résultat de ces élections. Khouloud Deabes, ministre palestinienne du Tourisme :

"Ce que nous souhaiterions, c'est un gouvernement qui soit en mesure de mettre fin à ce conflit. Kadima et Madame Livni souhaitent poursuivre les pourparlers, mais juste pour mener des pourparlers sans résultat concret. Monsieur Netanyahu et son Likoud voudraient plutôt continuer l'occupation des territoires, avec force et violence. Quant au troisième parti de l'ultranationaliste Lieberman, s'il le pouvait, il jetterait dehors les Palestiniens qui vivent en Israël.»

La presse arabe affiche elle aussi ouvertement son pessimisme. Al-Quds, principal quotidien des territoires, estime qu'une "action arabe et internationale, notamment de l'administration américaine de Barack Obama, est plus que jamais nécessaire".