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Contexte difficile avant la présidentielle malgache

Aline Ranaivoson (Antananarivo)23 octobre 2013

Le premier tour de l'élection présidentielle a lieu ce vendredi 25 octobre à Madagascar. Une élection de sortie de crise, quatre ans après le coup d'Etat d'Andry Rajoelina.

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Vue d'Antananarivo, la capitale de Madagascar
Vue d'Antananarivo, la capitale de MadagascarImage : DW/F. Müller

« 40 ans d'errements, 4 ans d'achèvement », c'est par cette formule qu'un des 33 candidats à la présidentielle résume les dernières années qui se sont écoulées… Tous s'accordent sur le constat suivant : le pays est en difficulté depuis longtemps, mais la période de transition qui a suivi le coup d'État de 2009 est une calamité…

En 2008, Madagascar connaît une croissance de plus de 7%. Cependant, le régime de Marc Ravalomanana, élu en 2006, est accusé de dérive autoritaire et les cas de conflits d'intérêt se multiplient à la tête de l'État. Avec le temps, la situation empire et trois ans plus tard, c'est la crise : le jeune maire de la capitale, ancien DJ devenu riche entrepreneur, Andry Rajoelina surfe sur une vague de contestation populaire contre le président en place. En mars 2009, il prend le pouvoir avec l'aide de l'armée. Ravalomanana s'enfuit en Afrique du Sud.

La prise de pouvoir est condamnée par la Communauté internationale qui le qualifie de coup d'État et sanctionne le pays. Madagascar est suspendue des organisations internationales. L'aide extérieure, qui représentait presque la moitié du budget de l'État, est considérablement diminuée.

Depuis 2009, l'État survit tant bien que mal. Les salaires des fonctionnaires sont tout de même payés et 'administration tourne a minima. Mais tous les investissements sont suspendus. Le secteur privé est durement touché, le climat d'insécurité refroidit les investisseurs et le secteur informel explose...

L'impact sur la société est dramatique. En cinq ans, le taux de pauvreté est passé de 68% à 92% de la population. La moitié des enfants de moins de cinq ans accusent un retard de croissance.

Les élections sont censées marquer un coup d'arrêt à cette descente aux enfers. Mais la classe politique est dispersée : 33 candidats doivent participer au scrutin de vendredi prochain. Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana eux-mêmes ne sont pas candidats mais y ont leurs représentants.