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Coronavirus: Des masques en tissus produits dans le Sud-Kivu

2 avril 2020

Face à la menace de la pandémie, des couturiers, encadrés par l’initiative Veritas O.B, s’emploient à produire des masques en tissus lavables et adaptés au pouvoir d’achat des populations de la province.

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Kongo, Bukavu: Näherinnen erstellen Schutzmasken gegen Corona
Image : DW/M. El Dorado

Dans un atelier de couture créé pour la circonstance, cinq femmes et deux hommes travaillent à la chaine pour produire des masques en tissu lavables et réutilisables. 

Kongo, Bukavu: Näherinnen erstellen Schutzmasken gegen Corona
Des masques de protection contre le coronavirus à BukavuImage : DW/M. El Dorado

Dans une complicité qui traduit leur engagement pour faire face au Covid-19, de jeunes travailleurs et des personnes âgées sont à l’œuvre.  

Certains font la coupe des tissus, d’autres sont en train de coudre et un peu plus loin une jeune fille de moins de 20 ans aide une femme de plus de 50 ans à empaqueter les pièces terminées après leur stérilisation. 

Pour Odette Balola, coordonnatrice de Veritas OB, cette production protège l’environnement et les masques sont bon marché.

"J’ai senti qu’il fallait effectivement mettre quelque chose en place parce qu’il fallait que je contribue à lutter contre le coronavirus. J’ai eu à consulter les techniciens en laboratoire, les médecins et ils nous ont dit que c’est possible. J’ai pris mes deux machines et j’en ai loué d’autres. Ici nous sommes en train de confectionner les masques en tissus qui pourraient être utilisés pendant deux à trois mois. D’un côté, notre environnement sera préservé et par rapport au pouvoir d’achat du citoyen moyen, celui-ci pourra aussi avoir un ou deux masques à utiliser pendant cette période."

Dans la ville, certains ont déjà adopté ces masques, d’autres hésitent préférant des produits à usage unique fabriqués en Europe. 

Néanmoins, faute de ressources, ils les utilisent continuellement au lieu des trois heures recommandées. 

Emmanuela Bahimba, habitante de Bukavu, a porté son choix sur les masques en tissus : 

"J’ai préféré prendre le masque en tissu parce qu’avec ça, j’ai la possibilité de le laver, de le repasser et de le porter encore. Au lieu du masque à usage unique que je dois jeter après trois heures. Celui-ci diminue le coût parce que je ne peux pas en acheter tout le temps."

Kongo, Bukavu: Näherinnen erstellen Schutzmasken gegen Corona
Des couturières créent des masques de protection contre le coronavirusImage : DW/M. El Dorado

Pour le docteur Patient Wimba, médecin et étudiant en master en santé publique, épidémiologie et gestion des risques sanitaires à l’université de Lyon 1, à voir le taux de contamination et de décès liés au coronavirus, aucun geste barrière n’est à négliger et les masques en tissus sont une alternative non négligeable en Afrique.

"C’est une spontanéité salvatrice. Quand on dit aux personnes de tousser dans le creux du coude c’est justement pour éviter cette projection de salive.  Le virus auquel on fait face pour l’instant a une membrane lipidique. Et nous savons tous que le savon fait fondre la graisse et donc désactive le virus. Donc si on a des masques et qu’on peut les laver avec du savon, ça permet d’inactiver le virus. Ce ne sont pas des masques à filtration renforcée mais dans 80% des hôpitaux en Afrique, nos masques chirurgicaux sont des masques en tissus."

L’initiative Veritas a déjà produit près de six cent masques en tissus lavables, dont 80% ont été aussitôt écoulés.  

A Bukavu, dans le Sud-Kivu, l'apparition de deux cas de coronavirus a bouleversé les habitudes quotidiennes des habitants.

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