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Coup de théâtre en Iran

Konstanze von Kotze (avec afp, reuters, dpa)16 juin 2013

Contre toute attente, c'est un candidat relativement modéré, Hassan Rohani, qui remporte l'élection présidentielle. Les espoirs de réformes sont nombreux mais la marche de manœuvre du nouveau président est réduite.

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Image : Reuters

Après l'annonce des résultats officiels par la Commission électorale, des dizaines de milliers de partisans de Hassan Rohani ont laissé éclater leur joie dans les rues de Téhéran, la capitale. Si, quelques jours avec l'élection, les pronostics étaient un peu plus optimistes sur les chances de ce dignitaire religieux de 64 ans, personne ne s'attendait à une victoire aussi nette et aussi rapide.

Une confortable avance

Iran Wahl Hassan Rohani
Hassan Rohani, candidat discret et modéréImage : Reuters

Selon les sondages, celui qui a dirigé les négociations nucléaires entre 2003 et 2005 devait certes pouvoir arriver au second tour mais personne n'avait prédit, ni pour lui, ni pour les autres candidats en lice, une victoire dès le premier tour à la majorité absolue. Hassan Rohani a pourtant bien remporté un peu plus de 51% des suffrages. Un résultat qui le place loin devant ses adversaires tous arrivés sous la barre des 20%. Le camp conservateur présentait cinq candidats contre un seul pour le camp des modérés. Hassan Rohani a donc probablement bénéficié du désistement de Mohammad Reza Aref et du soutien, de poids, de deux anciens présidents : Akbar Hachemi Rafsandjani et Mohammad Khatami.

Débâcle pour les conservateurs

Pour s'assurer la victoire, les conservateurs iraniens avaient bien tenté de trouver un candidat unique. Sans succès. Même le maire de Téhéran, Mohammad Bagher Ghalibaf et l'actuel chef des négociateurs nucléaires Saïd Jalili, pourtant considérés comme les favoris du guide suprême Ali Khamenei, n'ont pas réussi à percer.

La victoire de Hassan Rohani marque en revanche le retour du courant modéré et réformateur et ce, alors que de nombreux électeurs avaient appelé au boycott du scrutin sur les réseaux sociaux.Il faut rappeler qu'en 2009, l'annonce de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad avait provoqué des heurts entre la police et les partisans des candidats réformateurs malheureux Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi. Des semaines de manifestations de masse avaient suivi, dénonçant des fraudes massives.

Ayatollah Ali Khamenei Iran
Le vrai chef de la République islamique, Ali Khamenei (à droite)Image : khamenei.ir

Renaissance du camp réformateur ?

Durant la campagne électorale, Hassan Rohani a promis plus de souplesse dans le dialogue avec l'Occident afin que les sanctions contre l'Iran soient au moins assouplies sinon levées, ce qui permettrait de relancer l'économie du pays. Hassan Rohani bénéficie d'une réputation relativement bonne au niveau international puisque c'est lui qui avait négocié, en 2003, le moratoire du programme d'enrichissement d'uranium iranien

Hasan Rowhani und Joschka Fischer, Atomstreit im Iran beigelegt
Discussions sur le nucléaire : Hassan Rohani et l'ancien ministre allemand des Affaires étrangères Joschka FischerImage : Imago

L'avenir dira si le nouveau président pourra mettre en œuvre le programme sur lequel il a été élu. En attendant son entrée en fonction début août, l'ensemble de la communauté internationale s'est déjà dit prête à travailler avec lui. Les Etats-Unis ont déclaré qu'ils "restaient prêts à collaborer" directement avec Téhéran sur la question du nucléaire. Israël est resté plus réservé rappelant, qu'en la matière, c'est le guide suprême de la République islamique, Ali Khamenei qui prend les décisions finales. Enfin, Berlin a salué un vote qui traduit une volonté réformatrice et constructive notamment dans le domaine de la politique étrangère.