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Au Niger, les sanctions se font déjà sentir

Ali Abdou
2 août 2023

Les restrictions imposées par la CEDEAO, notamment la fermeture des frontières expliquent la cherté de certains produits à Maradi dans le centre-sud du Niger.

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Neuer Markt in Maradi Niger
Dimanche, la Cédéao, présidée par le chef d'Etat nigérian Bola Tinubu, a donné une semaine aux putschistes pour rétablir l'ancien président Mohamed Bazoum, renversé à Niamey par des membres de sa garde présidentielle. Image : DW/M. Kanta

Maradi, la deuxième région du pays dépend beaucoup de ses échanges avec le Nigeria et les citoyens là-bas constatent une hausse des produits courants après les sanctions de la CEDEAO.

Dans les rues de Maradi, le coup d’Etat militaire est encore le principal sujet de conversation. Mais on parle plus des effets de la fermeture des frontières. 

"Je suis sorti acheter du riz ce matin, le sac est à 13 mille francs, alors qu’il était à 11 mille francs. Moi j’ai de quoi acheter ce riz, je plains les plus démunis qui n’ont pas les moyens de s’acheter le sac. Les jours à venir s’annoncent très difficiles. Il faut juste prier que les choses s’arrangent", a expliqué Moutari, un habitant croisé dans une boutique.

Niger alltägliche Straßenszene in Maradi
Les Niger a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi la réouverture "des frontières terrestres et aériennes" du Niger avec cinq pays voisins (Algérie, Burkina Faso, Libye, Mali et Tchad).Image : picture-alliance/ZB

La flambée des prix

Avant la décision de la CEDEAO, ce sont les militaires au pouvoir qui ont annoncé la fermeture des frontières du Niger, au lendemain du coup d’Etat. Moussa Halirou, transporteur de passagers sur la ligne Maradi-Nigeria constate que le prix du carburant sur le marché noir a fortement augmenté.

"Avant je payais le litre d’essence à 350 Naira, maintenant il est à 620 Naira. Le prix du transport par passager de Maradi à Jibia la ville frontière du Nigeria, est passé de 1.000 Naira à 2.000 Naira à cause de la hausse du prix de l’essence. Le plein de passagers de mon véhicule fait 20.000 Naira et à peine maintenant je gagne après déduction de toutes charges 4500 ou 5000 Naira", a déploré Moussa Halirou.

Au Bénin, pays par lequel passent principalement les produits importés, les marchandises ne passent plus la frontière.

"Du port jusqu’à la frontière, les camions sont stationnés, rien ne sort et rien n’entre. Même si le camion est chargé, il lui faudra se garer, parce qu’il ne peut pas bouger. Les véhicules sont alignés à perte de vue à la frontière entre le Bénin et le Niger, à Malanville", a déclaré Salissou Idrissa transporteur poids lourd, bloqué à la frontière Bénin-Niger.

Même si les marchandises pourront toujours traverser la frontière poreuse entre le Niger et le Nigeria, les prix vont encore augmenter, à cause des tracasseries qui se mettront en place.