Coups
31 juillet 2009L'opinion publique, habituée aux actes monstrueux des terroristes islamistes, pourrait considérer la terreur de l'ETA comme un anachronisme résiduel de l'histoire européenne, analyse la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais au Pays Basque lui-même, plus personne ou presque ne croit que l'Espagne de 2009 soit aussi répressive que la dictature franquiste de 1959. Face à des meurtriers qui en sont au stade ultime du déni de réalité, la seule réponse reste la répression. Le quotidien de Francfort revient aussi en première page sur le décès de Peter Zadek, le grand metteur en scène allemand.
Tout comme la tageszeitung qui titre « Le parrain de la mise en scène théâtrale est mort ». Provocatrices et révolutionnaires, ses mises en scène légendaires de Shakespeare marquent encore de leur sceau la génération des dramaturges d'aujourd'hui. Pour lui, l'imagination était plus importante que l'analyse et il donnait à ses comédiens une très grande liberté dans leurs interprétations.
Restons au théâtre, politique cette fois, avec la présentation du cabinet de campagne de Frank-Walter Steinmeier qui provoque aussi l'ironie de la Süddeutsche Zeitung. En étant méchant, on pourrait dire qu'après avoir su que Frank-Walter Steinmeier ne sera pas candidat, on sait désormais avec qui il ne gouvernera pas. Nous avons tous un jour ou l'autre entendu parler de l'un ou l'autre des membres de ce cabinet fantôme, sans pour autant les connaître plus. Si l'on regroupe les traits communs des membres de son cabinet pour brosser le portrait-robot du politicien social-démocrate de demain, on obtiend ceci : 51 ans, plutôt féminin, porte un corsage ou une chemise. Tout le portrait aussi d'Angela Merkel, à la différence près qu'à 55 ans, la chancelière a déjà quatre années d'expérience au gouvernement.
Avec en titre une photo de l'équipe Steinmeier souriante et marchant d'un pas allègre vers des lendemains qui chantent, die Welt constate qu'il est un peu facile de se moquer de cette équipe de compétence. Le candidat s'efforce de tirer mieux possible parti de la situation. Il présente des anciens qui ont fait leurs preuves, il donne leur chance à des plus jeunes, moins connus. C'est honorable et il serait stupide de critiquer ce parti parce qu'il ose miser sur de nouvelles têtes et accorde aux femmes une place convenable.