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Centrafrique, la course à l'armement une source d'inquiétude

Rodrigue Guézodjè
2 août 2018

Les Nations unies publient un rapport selon lequel la livraison d’armes russes à l’armée de la Centrafrique a déclenché une course à l’armement chez les rebelles,

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Zentralafrikanische Republik Kämpfer mit Waffen in Koui
Image : Reuters/B. Ratner

En Centrafrique on ignore toujours l'identité des auteurs de l'assassinat des  trois journalistes russes retrouvés morts mardi dans le centre du pays. Le gouvernement a confirmé qu'ils ont été tués par neuf ravisseurs enturbannés qui leur ont volé leur véhicule, mais la justice centrafricaine, les autorités russes et la Minusca ont lancé une enquête sur les circonstances des meurtres.

Quoi qu'il en soit, l'arrivée des Russes dans la crise centrafricaine provoque beaucoup d'inquiétudes chez le belligérants. En janvier dernier, en vertu d’une exemption accordée par l’ONU à Moscou à l’embargo sur les armes décrété à l’égard de ce pays, la Russie avait été autorisée à venir en appui à l’armée centrafricaine en reconstruction. Elle a ainsi été lourdement équipée en armes et en munitions, et des instructeurs russes se chargent également de la formation des militaires centrafricains à l’utilisation de ces armes. 
Selon le rapport de l'ONU, les factions rebelles pensent que le gouvernement prépare ainsi une guerre contre elles. C'est donc ce qui justifie cette vague de réarmement de ces groupes selon Thierry Vircoulon, chercheur à l'institut français de recherche internationale.

" Ils se préparent en fait parce que l'arrivée des Russes dans la crise centrafricaine, avec des objectifs qui ne sont pas clairs crée beaucoup d'incertitudes et beaucoup d'inquiétudes. Et du coup, les leaders rebelles de l'ex Séléka les voyant venir dans leur territoire, qui est la partie nord-est du pays, en n'étant pas sûrs de leurs intentions préfèrent s'armer davantage en cas de besoin, et pour éventuellement affronter les Faca qui sont appuyés par ces armées russes" explique le chercheur. Les factions rebelles s'approvisionnent en armes en Rdc, au Tchad et au Soudan. 

Zentralafrikanische Republik  Bangui - Camp Kassaï Camp Kassaï
Séance de formation des soldats de l'armée centrafricaineImage : DW/H. Marboua

Une situation encore floue

Dans le pays, beaucoup disent ne pas comprendre les réelles intentions du gouvernement qui semble privilégier le renforcement du dispositif militaire à celui du processus politique. Jean-Pierre Mara est député à l'assemblée, il dit s'inquiéter du flou qu'entretien le pouvoir. Selon lui " comme ils sont partis nouer des relations, et que les éléments avec qui ils ont les relations se trouvent être aussi des mercenaires, l'autre côté en face, c'est-à-dire les groupes armés sont partis dans une offensive; et donc nous nous trouvons véritablement devant une confrontation."

Le contenu du rapport de l'ONU est assez explicite. Il devrait pouvoir interpeller le gouvernement centrafricain. La situation telle qu'elle se présente inquiète le chercheur Thierry Vircoulon. Elle risque même, explique-t-il de compliquer la médiation menée par l'Union africaine dans le pays.