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Economie

L'état des infrastructures routières allemande en question

Hugo Flotat-Talon
15 août 2018

La dévaluation de la monnaie turque et ses répercussions occupent encore une large place dans les journaux allemands aujourd'hui. La presse s'interroge aussi sur l'état des routes après la catastrope en Italie.

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Türkei, Istanbul: Finanzmarkt
Image : picture-alliance/AP Photo/M. Yapici

Ce mercredi en Allemagne, beaucoup de journaux titrent sur la catastrophe routière en Italie. D'autres ont choisi de mettre la crise turque à la Une. Elle intéresse toujours beaucoup les journaux allemands. D'une part parce c'est en Allemagne que vit la plus grande diaspora turque de la planète avec trois millions de personnes. Et d'autre part parce que le pays du sud-est de l'Europe est un partenaire économique important.

L'Allemagne, premier partenaire économique

Il est même le premier, comme le montre encore une fois une infographie de la Frankfürter Allgemeine Zeitung aujourd'hui. 7.250 entreprises allemandes sont installées en Turquie, contre un peu plus de 3.000 seulement pour la Grande-Bretagne, le deuxième partenaire.

La Taz explique sur sa Une les conséquences de cette crise boursière pour la population. "Cinq kilos de tomates valaient 18 livres il y a quinze jours, aujourd'hui c'est 48 livres", écrit le journal. "La monnaie a en effet perdu 40% de sa valeur depuis le début de l'année", écrit la Süddeutsche Zeitung sur son site. "On dénombre sur place douze millions de personnes dans la pauvreté, sans parler des trois millions sans emploi."

S'attaquer aux problèmes structurels

Türkei Erdogan Bauprojekt
Image : picture-alliance/NurPhoto/D. Cupolo

La presse n'est pas tendre avec le président turc. "Jusque-là il mobilisait la population en évoquant le danger extérieur ou des questions de sécurité intérieure et c'est d'ailleurs ce qu'il fait encore en parlant de guerre économique avec les USA, mais c'est justement ça qui conduit à la crise actuelle", estime le journal. "Erdogan affaiblit les caisses de l'Etat en se concentrant sur d'immenses projets de construction pour le pays", poursuit la Süddeutsche Zeitung.

En page intérieure, un expert parle de "problèmes structurels, de l'inflation dans le pays et de la dette". "Il faut y remédier sinon des problèmes dans le milieu de la santé ou encore de l'éducation sont à prévoir", explique-t-il. Le tout est de savoir comment. "Le rapprochement de la Russie avec la visite du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov à Ankara ne servira à rien simplement parce que la Russie ne peut rien", dit la Frankfürter Allgemeine Zeitung. Sur son site, la Süddeutsche Zeitung republie un dossier complet sur la question. Pour le journal, une seule solution : "Prendre des mesures économiques intérieures fortes".

Taxer le transport routier ?

LKW durchfährt Mautbrücke von Toll Collect
Des systèmes de péage existent déjà pour les camions en Allemagne, mais certains estiment que les taxes sont insuffisantes. Image : picture-alliance/dpa/U. baumgarten

Et puis dans la presse aussi ce mercredi, la catastrophe routière en Italie. Alors qu'on cherche encore des corps sur place dans les décombres, la polémique sur les responsabilités dans l'accident est déjà dans la presse allemande. "Des constructions mal faites, obsolètes, trop peu d'argent pour entretenir, est-ce que ce n'était pas prévisible ?", s'interroge la Neue Osnabrücker Zeitung.

Italien Genua | Einsturz Autobahnbrücke Morandi
Le gouvernement italien soihaite révoquer la concession de la société gérant le tronçon d'autoroute qui s'est écroulé mardi à Gènes.Image : Reuters/S. Rellandini

"Le gouvernement se cache en disant que l'Union européenne et sa rigueur budgétaire empêche d'investir, mais c'est pour cacher des années et des années où on a préféré construire des grands projets prestigieux plutôt que d'entretenir ce qui était-là", estime le Badischen Neuesten Nachrichten. Qui ajoute : "Et ce n'est pas mieux en Allemagne".

D'ailleurs la Taz revient sur l'Etat des 40.000 ponts de la République fédérale. "98% en très bon, bon ou état satisfaisant, mais 2% en état insuffisant", écrit le journal. Ca fait tout de même 800 ponts potentiellement dangereux, même "si cet état peut simplement être indiqué parce qu'une barrière du pont est en mauvais état", explique encore le journal.

"Le problème est européen", dit un expert. "Les coûts du transport par la route sont trop peu élevés pour la filière du transport, ils ne sont pas assez taxés et on ne peut pas entretenir correctement", estime-t-il. Alors que les secours sont, ce mercredi, encore sur place après la catastrophe, le débat ne fait que commencer.

Portrait Hugo Flotat-Talon
Hugo Flotat-Talon Journaliste au programme francophone de la Deutsche WelleHugo_FT_