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Italie : Salvini réclame des législatives anticipées

9 août 2019

La coalition populiste au pouvoir en Italie vient de se briser après que le ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini, a réclamé des élections anticipées. Il estime qu'il n’y a plus de majorité au Parlement.

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Image : picture-alliance/AP Photo/R. Antimiani

L'annonce faite jeudi 8 août par le leader d'extrême droite a pris de court son désormais ex-allié, Luigi Di Maio, chef de file du Mouvement 5 étoiles, et le numéro un du gouvernement, Giuseppe Conte. Les divergences étaient de plus en plus fortes entre ces deux partis de la coalition au pouvoir.

La crise au sein de la coalition populiste au pouvoir remonte à mercredi dernier (7 août), après le dernier vote de la session parlementaire sur la ligne ferroviaire Lyon-Turin.

Lors de cette session, le Mouvement 5 Étoiles de Luigi di Maio a voté contre ce projet soutenu par la Ligue de Matteo Salvini.

Ce dernier a donc décidé de rompre l’alliance qui durait depuis 14 mois en réclamant un retour aux urnes au plus tôt.

"En ce qui concerne le projet Lyon-Turin, nous avons dépensé de l'argent pour percer une montagne où passera le train et cela nous permettra de retirer les camions des routes. Est-il plus logique de terminer ce travail?"

Matteo Salvini estime que "les Italiens ont besoin de voyager en polluant de moins en moins l’air. L’Italie a maintenant besoin de courage, d'énergie, d'idées claires et de oui. L'Italie a besoin de beaucoup de oui. Ce n'est pas le moment pour Monsieur Non. Non à ceci, non à cela..."

Cette décision inattendue a provoqué la colère du chef du gouvernement, Giuseppe Conte. Ce dernier et Luigi Di Maio accusent le ministre de l'Intérieur de vouloir capitaliser sur ses bons sondages, sans se soucier du bien des Italiens.

Salvini devra "expliquer" sa décision

Matteo Salvini a en effet déclaré son intention de se présenter comme candidat au poste de Premier ministre. Mais il devra se présenter devant le Parlement pour expliquer aux électeurs les raisons qui le poussent à interrompre l'activité du gouvernement. C’est ce qu’exige le chef du gouvernement, Giuseppe Conte.

"Ce n'est pas au ministre de l'Intérieur de convoquer le Parlement. Ce n'est pas au ministre de l'Intérieur de fixer le calendrier d'une crise politique. Au contraire, ce sera au ministre de l'Intérieur, en tant que sénateur et chef de la Ligue, d'expliquer à la nation et de justifier devant les électeurs qui avaient cru à la promesse de changement les raisons pour lesquelles il a décidé d'interrompre brusquement et en avance l'action de ce gouvernement", a déclaré Giuseppe Conte au cours d’une conférence presse qu’il a tenue au siège du gouvernement. 

Que va-t-il se passer maintenant?

La grande inconnue reste la réaction du chef de l'Etat, Sergio Mattarella, qui a seul le pouvoir de dissoudre le Parlement, après consultation des présidents des deux chambres et des principaux dirigeants politiques, avant de convoquer un scrutin.

Selon l'agence de presse italienne, le Sénat pourrait se réunir le 20 août pour décréter la fin de la majorité gouvernementale et le Parlement pourrait être dissous quelques jours plus tard. De nouvelles élections devraient alors être convoquées dans un délai de 50 à 70 jours, selon la Constitution italienne.

Nafissa Amadou Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique