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Côte d'Ivoire : l'ex chef Wattao est mort

Georges Ibrahim Tounkara
6 janvier 2020

Issiaka Ouattara dit "Wattao" était le plus célèbre des anciens commandants de zones, les principaux chefs de la rébellion des Forces nouvelles (FN).

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Elfenbeinküste Militär trifft sich im Flughafen von Bouake
Image : Reuters/T. Gouegnon

L’ancien commandant de la Garde républicaine avait été évacué aux États-Unis le 13 décembre 2019, accompagné de plusieurs membres de sa famille. Il souffrait d’un diabète avancé, détecté très tardivement, et était soigné dans un établissement spécialisé de New York. C’est dans cette ville qu’il est décédé dimanche 5 janvier en début de soirée.

Malgré sa maladie, Wattao avait été promu colonel-major le 18 décembre. En mars 2019, il avait quitté son poste à la garde républicaine pour le commandement des unités rattachées à l’état-major général des armées. 

Issiaka Ouattara était le plus célèbre des anciens commandants de zones, les principaux chefs de la rébellion des Forces nouvelles (FN). Charismatique, "bling-bling", affublé de nombreux surnoms, "whisky", "Saha Bélé-Bélé", ( gros serpent, en malinké), Wattao a longtemps défrayé la chronique.

En 1999, ce Koulango originaire de Doropo, une commune située dans l’extrême nord-est du pays, avait été arrêté après le coup d’État du général Robert Gueï. Deux ans plus tard, il s’exile au Burkina Faso, d’où sera créée la rébellion.

Seigneur de guerre à Bouaké

Wattao deviendra l’un des maîtres de Bouaké, sa capitale. Il dirige le bataillon "Anaconda", puis deviendra chef d’état-major adjoint des Forces armées des FN. En 2008, il remplace Zacharia Koné en tant que comzone de la zone Centre-Ouest. C’est de cette région qu’il mènera, en 2011, en pleine crise postélectorale, l’une des offensives sur Abidjan.

En 2011, comme les autres chefs rebelles, il avait été nommé au sein de l’armée régulière. Il fut d’abord commandant en second de la Garde républicaine – chargé notamment d’assurer la sécurité du président de la République -, puis, en 2013, commandant adjoint du Centre de coordination des opérations décisionnelles (CCDO), une force mixte de près de 800 hommes chargée de sécuriser Abidjan. Un an plus tard, il avait été débarqué et envoyé à l’Académie royale militaire de Meknès, au Maroc.

Wattao était âgé de 52 ans.

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle