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Début du vote au Burkina Faso sous la menace djihadiste

Richard Tiéné
22 novembre 2020

Les Burkinabè ont commencé à voter pour élire leur président et leurs députés dans un contexte sécuritaire très tendu. Le président sortant, Roch Marc Christian veut briguer un second mandat, malgré un bilan mitigé.

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Les Burkinabè votent sur fond d'insécurité (Image symbolique/Archives)
Image : Olympia de Maismont/AA/picture alliance

Les bureaux de vote sont ouverts avec le risque d'attaques jihadistes alors que les candidats de l'opposition redoutent des fraudes massives et ils menacent de ne pas reconnaître les résultats.

Quelque 6,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour ce double scrutin, mais près d'un cinquième du pays ne pourra pas voter faute d'une présence suffisante de l'Etat dans certaines zones du Nord et de l'Est.

Des régions en proie à des attaques jihadistes et à des violences intercommunautaires. Dans la capitale Ouagadougou, dans le quartier "Patte d'oie", les premiers bureaux de vote ont ouvert à 06H05 locales, soit 05H05 GMT.

Bilan mitigé

Les avis sont partagés au sujet du bilan du mandat de Roch Marc Christian Kaboré. A peine installé au pouvoir, le président du Burkina Faso avait dû en effet faire face aux attaques de groupes armés.

Le président Roch Marc Christian veut briguer un second mandat malgré son bilan mitigé.
Le président Roch Marc Christian veut briguer un second mandat malgré son bilan mitigé.Image : Ludovic Marin/Pool/abaca/picture alliance

Malgré ce début difficile, certains Burkinabè ne lui accordent pas, pour autant, de circonstances atténuantes :

"L’Etat est politisé, les secteurs sont politisés, le commerce est politisé. Quand tu ne fais pas partie de ce clan, tu es banni, tu es un paria, tu es jeté à la poubelle."

D’autres lui reconnaissent d'avoir lancé des chantiers :

"Il est en train de bitumer les voies. Il y a aussi la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants. Travailler dans un contexte d’insécurité n’est pas évident. En cinq ans, faire disparaitre le djihadisme c’est trop lui demander. Tous les candidats de cette élection n’auraient pas fait mieux."

Gestion de crises

Le quinquennat de Roch Marc Christian Kaboré aura surtout été marqué par la gestion des crises, de l’avis de l’analyste Siaka Coulibaly.

"Dans l’ensemble, il y a eu d’une part la gestion des crises et d’autre part la gestion du quotidien que l’Etat à l’habitude de faire c’est-à-dire l’administration publique. Le travail administratif s’est déroulé normalement. Certains projets de développement ont été mis en œuvre. Mais ce qu’on retient du mandat ce sont les crises."

Présidentielle au Burkina : écoutez le sujet de notre correspondant

Le prochain président du Burkina Faso doit faire de la lutte contre le terrorisme et pour la bonne gouvernance des priorités de son mandat, selon le journaliste Paul Miki Roamba :

"La priorité des priorités est la question sécuritaire. Il faut faire en sorte que les déplacés internes retrouvent leurs localités d’origine, que les écoles rouvrent leurs portes dans les localités où elles ont fermé. La question de la bonne gouvernance est assez importante à mon avis parce que c’est une question qui est transversale. Même dans le domaine de la lutte contre l’insécurité, si on n’a pas une bonne gouvernance, si on n‘a pas combattu la corruption, on ne pourra pas avoir les résultats escomptés."

Durant la campagne électorale, les treize candidats à la présidentielle ont pris l’engagement de faire des questions sécuritaires leur priorité. Il en est de même au sujet de la promotion des bonnes pratiques au sommet de l’Etat.

(Actualisé ce 22.11.2020 à 07h45 TU)