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Déluge en Inde

Anne-Julie Martin3 septembre 2008

Pendant que les ouragans font des ravages sur le continent américain, les éléments se déchaînent également de l'autre côté de la planète, en Inde. L'est du pays est touché depuis deux semaines par de graves inondations.

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Villagers wade through floodwaters on a stretch of the National Highway 106 at Veerpur, in the northern Indian state of Bihar, Friday, Aug. 29, 2008. The Indian government has made available more than US$200 million to combat monsoon flooding in the country's north that Prime Minister Manmohan Singh described Thursday as a national calamity. (AP Photo/Aftab Alam Siddiqui)
Depuis juin la mousson a tué dans le pays plus de 800 personnesImage : AP
A helicopter carrying Indian Prime Minister Manmohan Singh and Congress party president Sonia Gandhi, makes an aerial survey of flood affected areas in Bihar, India, Thursday, Aug. 28, 2008. The death toll from this year's monsoon has already climbed past 800, and now some 1.2 million people have been marooned, and about 2 million more affected in the impoverished state of Bihar, where the Kosi river has burst its banks, breached safety embankments and submerged all roads leading to the region. (AP Photo)
Chaque année, entre juin et septembre, dans le nord et l'est du sous-continent, les pluies saisonnières font des centaines de victimesImage : AP

Il s'agit des pires inondations qu'ait connues la région depuis cinquante ans. La mousson a encore frappé. Ses pluies torrentielles se sont abattues sur le Bihar, un petit Etat pauvre du nord-est, situé à la frontière népalaise. La rivière Kosi a débordé et s'est déversée dans le lit voisin d'un ancien fleuve asséché depuis des siècles. Conséquences : des villages entiers submergés, des habitants coupés du monde. Car si 25.000 personnes sont évacuées chaque jour, 400.000 sont toujours prises au piège, sans eau potable, ni nourriture. Sans compter tous ceux qui ont déjà péri dans la catastrophe, ils sont au moins cent, un bilan qui n'est que provisoire.


Pour la première fois, les soldats indiens sont déployés en force et participent amplement aux secours. Parmi les rescapés, certains ont été acheminés vers des camps de fortune en Inde et au Népal. Mais comme pour chaque catastrophe de ce genre, une menace s'ajoute à une autre. Les organisations humanitaires sonnent l'alarme : elles redoutent en effet de sévères épidémies avec des infections véhiculées par les eaux stagnantes. L'Unicef explique que les cadavres et les déchets ont contaminé les puits d'eau potable de la région. Selon un membre de la Croix-Rouge népalaise, des gens souffrent de fièvres, de pneumonies et de diarrhées, mais on redoute en outre l'arrivée du choléra et de l'encéphalite japonaise.


Villagers wade through flood waters in Madhepura District in Bihar state, India, Thursday, Aug. 28, 2008. The death toll from this year's monsoon has already climbed past 800 across India, and now some 1.2 million people have been marooned and about 2 million more affected in Bihar state, where the Kosi river has burst its banks, breached safety embankments and submerged all roads leading to the region. (AP Photo/Aftab Alam Siddiqui)
Des villageois de l'Etat de BiharImage : ap

L'Etat du Bihar appelle aujourd'hui au secours. Il réclame une aide internationale équivalente à celle débloquée en 2004 lors du tsunami. Le ministre chargé de la Gestion des catastrophes naturelles, Nitish Mishra, avertit : "le gouvernement ne peut pas mener seul une politique de reconstruction". Déclaration peu commune dans un pays souvent très réticent à accepter l'aide étrangère. L'Allemagne, pour sa part, a d'ores et déjà décidé de mettre 500 000 euro à disposition des victimes. Un fond qui sera géré sur place par les organisations humanitaires allemandes.


En attendant il faudra un mois minimum pour que le niveau de l'eau baisse et que la Kosi reprenne son cours normal. Au total, ce sont 3 millions d'Indiens qui sont affectés d'une manière ou d'une autre, d'après le calcul de l'Organisation mondiale de la santé.