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Démission du président de la Céni guinéenne

Ramata Soré6 septembre 2012

L’opposition guinéenne avait fait du départ de Louncény Camara, le président de la commission électorale nationale indépendante, une exigence dans la résolution de la crise politique que traverse le pays.

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Image : picture alliance/dpa

Récemment encore, Louncény Camara, qui bénéficie du soutien du président Alpha Condé, refusait pourtant de quitter son poste. Selon les médias guinéens, la démission de Louncény Camara a surpris la population. Mais certains membres de l’opposition politique, joints par la DW, estiment que cette démission est normale.

« Un geste qui apaise »

Faya Millimono affirme ainsi qu’elle aurait dû se faire depuis longtemps : « La démission du président de la Ceni est un geste qui apaise. Vous vous souvenez qu’entre le premier tour de l’élection présidentielle, Louncény Camara a été jugé coupable d’avoir jeté à la poubelle ou d'avoir gardé les procès verbaux de 109 bureaux de vote d’une circonscription de Conakry. Pour un poste aussi sensible que la présidence de la Ceni, où nous avons besoin de quelqu’un qui soit au dessus de la mêlée, sachant que son sort avait été réglé entre les deux tours on a voulu continuer a utiliser le nom Lounceny Camara comme ressources de négociations ; mais tout le monde savait y compris le président de la République, que la personnalité de Lounceny est si controversée qu’elle ne pouvait pas être là pour organiser les élections législatives. »

Alpha Condé a été élu en novembre 2010. Depuis, l'opposition réclame des élections.
Alpha Condé a été élu en novembre 2010. Depuis, l'opposition réclame des élections.Image : AP

Pour des élections en 2012

La démission de M. Camara ne résoud pour autant pas la question qui mine l’organisation des élections législatives en Guinée. Souleymane Diallo, membre des Forces nouvelles démocratique, un parti d’opposition: « Il reste encore la question du Waymark – l’opérateur de la révision des listes électorales. Ensuite, il y a cette question de la parité de l’institution parce que tous les membres qui étaient soupçonnés d’être soit du coté de l’opposition soit de la mouvance présidentielle. » L'opposition attend la résolution de ces deux questions et renouvelle son appel à organiser les élections législatives en 2012 car, selon Souleymane Diallo, « la préparation des élections ne va pas nous prendre quand même six mois ou sept mois encore ».

Malgré nos différentes tentatives, nous n'avons pas pu joindre les autorités de Conakry. L’ex-président de la Ceni a par ailleurs refusé de s’exprimer sur les raisons de sa démission. Toutefois dans son allocution du 6 septembre à la télévision guinéenne, il a affirmé que son geste entrait dans le cadre de l’apaisement de la situation de tension que vit son pays. On ignore encore qui le remplacera. La date des prochaines élections législatives reste elle aussi inconnue.

Depuis l'élection présidentielle, la situation est tendue
Depuis l'élection présidentielle, la situation est tendueImage : AP