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Démission post-électorale

Anne Le Touzé / sb4 septembre 2009

Aux élections régionales de dimanche dernier, le parti conservateur d'Angela Merkel, la CDU, a perdu sa majorité absolue dans le Land de Thuringe (est). Hier, le ministre-président Dieter Althaus a annoncé sa démission.

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"Abschied ist ein bisschen wie sterben"... dit la chanson allemandeImage : picture alliance/dpa

"Dieter Althaus tombe à nouveau", titre la tageszeitung, en référence à une chute à ski du ministre-président qui s'est soldée par la mort d'une skieuse l'hiver dernier. Un homicide involontaire qui, selon la taz, a été qualifié injustement d'accident. Au lieu de démissionner, Dieter Althaus avait continué tête baissée à diriger la Thuringe, en se présentant à sa propre succession au scrutin de dimanche. Le résultat des urnes montre que les Thuringeois ne sont pas seulement capables de vivre sans Dieter Althaus... c'est ce qu'ils veulent.

Rücktritt von Thüringens Ministerpräsident Dieter Althaus, CDU
Avec la démission de Dieter Althaus, Angela Merkel perd un allié précieux à l'EstImage : AP

Pour Die Welt, Dieter Althaus n'a pas mérité cette sortie. Il a été un bon chef de région. Et il fait partie des rares talents politiques issus de l'ex-Allemagne de l'Est qui pourraient prétendre à jouer dans la cour des Grands de la politique ouest-allemande. Chaque talent de ce genre qui s'envole est une perte pour l'Allemagne, estime le journal.

C'était du "Althaus" dans toute sa splendeur, commente la Thüringer Allgemeine, journal régional qui connaît donc bien le personnage. Sans avertir personne dans son parti, il décide de jeter l'éponge. Ce genre de décisions hâtives a toujours été son problème. Sa manière de diriger le Land a coûté des millions aux contribuables. Malgré tout, Dieter Althaus a bien fait de tirer les conséquences de sa défaite électorale. Mais son retrait est un coup dur pour la CDU qui perd son principal atout dans les discussions de coalition.

Ramelow / Matschie / Thüringen / Landtagswahl
Bodo Ramelow, Die Linke, et Christoph Matschie, SPDImage : AP

Des discussions déjà bien entamées, notamment entre les sociaux-démocrates du SPD et le parti d'extrême-gauche Die Linke. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, une union de ces deux partis, dans une région dominée depuis la Réunification par les conservateurs, serait une victoire pour ceux qui, parmi les sociaux-démocrates, plaident depuis toujours pour des alliances avec la gauche de la gauche, contre l'avis de leur parti au niveau fédéral. Objectivement, les deux partis ont des points communs, entre autres pour ce qui est de la politique familiale, éducative ou sociale. Mais en démissionnant, conclut la FAZ, Dieter Althaus permet finalement aux sociaux-démocrates d'envisager une coalition avec les conservateurs pour éviter une alliance avec Die Linke.

infografik - Wahlergebnis der Landtagswahl in Thüringen 2009
Mathématiquement, plusieurs coalitions possibles en Thuringe

C'est également l'analyse de la Süddeutsche Zeitung qui estime que le retrait de Dieter Althaus ouvre la voie à une grande coalition, et ce malgré les appels du Parti de gauche au SPD à se concentrer sur les valeurs communes. "La CDU doit passer dans l'opposition", a appelé Bodo Ramelow, tête de liste de Die Linke, "c'est le contenu qui compte et non les personnes."