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Démocratie à la tunisienne... et à l'européenne

25 octobre 2011

Deux votes en une des quotidiens : les premières élections démocratiques en Tunisie et celui, demain, des députés allemands sur le FESF. C'est la 2ème fois que le Bundestag se prononce sur le sauvetage de l'euro.

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Image : DW

C'est un vote discutable, estime Die Welt. Pourquoi redemander aux députés leur avis sur le plan européen, avant même la fin du sommet de Bruxelles et moins d'un mois après avoir obtenu leur accord sur la même question? La consultation du parlement est déjà une particularité allemande. Ce deuxième vote, prévient le journal, risque de discréditer l'Allemagne face à ses voisins européens. Surtout si, cette fois, Angela Merkel n'obtient pas la majorité dans ses propres rangs.

Pour la Süddeutsche Zeitung au contraire, la participation du parlement renforce Angela Merkel. Grâce à lui, la chancelière n'est pas obligée de dire « amen » aux exigences de plus en plus fortes de Bruxelles en matière de soutien financier. Le quotidien poursuit : la vraie question qui circule dans les coulisses de l'Union, c'est de savoir qui va payer : les banques ou les Etats ? N'oublions pas que derrière les Etats, il y a les citoyens. Et que les citoyens sont représentés par leurs parlements. Il faut, certes, aider la Grèce en annulant une partie de sa dette, mais sans pour autant sacrifier la démocratie, met en garde la SZ.

Wahlen Anhänger der Ennahda-Partei in Tunesien
De nombreuses Tunisiennes ont voté pour EnnahdaImage : picture-alliance/dpa

La démocratie, les Tunisiens sont en train d'en faire l'apprentissage. Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, il n'est pas étonnant que le parti islamiste Ennahda sorte vainqueur des urnes, étant donné la persécution dont il a été l'objet pendant les 25 ans du régime Ben Ali. Tout ceux qui ont « récompensé » les intégristes ne sont pas d'ardents défenseurs d'un Etat religieux. Il va falloir néanmoins rester vigilant et voir si le chef d'Ennahda Rachid Ghannouchi dit vrai lorsqu'il affirme que son parti est modéré et qu'il promet démocratie et pluralisme. Et qu'il n'est pas, comme le craignent les Tunisiens qui n'ont pas voté pour lui, un loup dans la bergerie.

La tageszeitung n'est pas trop inquiète pour l'avenir de la Tunisie. La victoire d'Ennahda règle une partie des questions autour de la nouvelle Constitution du pays. A l'instar de l'ancienne, celle-ci va définir la Tunisie comme un Etat islamique. Mais on ne doit pas craindre de régression majeure, en ce qui concerne par exemple le statut des femmes. Dans ce cas en effet, on pourrait compter sur les électeurs non islamistes pour descendre à nouveau dans la rue.

Auteur : Anne Le Touzé
Edition : Cécile Leclerc