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Démocratie incomplète

Anne-Julie Martin8 août 2008

Le jour du lancement des JO, la Chine est évidemment omniprésente dans la presse. Les Journaux se penchent par ailleurs sur les évènements politiques au Pakistan.

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A police officer guards the "Bird's Nest" prior to the opening ceremony outside the National Stadium during Beijing Olympics in Beijing, Friday, Aug. 8, 2008.(AP Photo/Charlie Riedel)
A l'heure de la cérémonie d'ouverture des Jeux, les mouvements de protestation se multiplient à travers le mondeImage : AP

La Tageszeitung annonce en Une la couleur : tandis que le monde entier a le regard tourné sur l'ouverture des JO, des milliers de Chinois sont en prison, parce qu'ils ont exprimé la mauvaise opinion. Le quotidien qui publie à partir d'aujourd'hui un supplément de huit pages consacré à la compétition, a donc décidé d'y présenter les portraits de cent personnes détenues dans le pays pour raison politique. Parmi eux, on citera Wu Lihong, militant écologiste qui s'est battu pour le lac Taihu et a dénoncé la contamination de l'eau. Il a été tabassé, a perdu son emploi et sa femme.


On ne peut être que reconnaissant du fait que Pékin n'ait pas pu organiser les Jeux quatre ans plus tôt, estime la Süddeutsche Zeitung. L'aventure de la modernité submerge le pays et personne ne sait dans quel état politique et social il surmontera les dérapages. Les Jeux Olympiques ont fait augmenter la pression. Le pouvoir redouble alors d'efforts pour fermer les sous papes. L'immense pays ne se laisse pas impressionner par l'extérieur. Au vu d'une telle tension, ça n'aurait pas été une mauvaise idée d'attendre encore quelques années pour les JO.


Pervez Musharraf.jpg A photo of Pakistani President Pervez Musharraf is seen partially torn down in an out of order drinking water plant on the outskirts of Islamabad, Pakistan, Wednesday, Aug. 6, 2008. Musharraf on Wednesday suddenly canceled his trip to see the Beijing Olympics in China as local media reported that the ruling coalition had agreed on steps to remove him. The announcement came a day after the leaders of Pakistan's main ruling parties met in the capital, Islamabad, and discussed how to restore dozens of judges fired by Musharraf as well as the unpopular president's fate. (AP Photo/Emilio Morenatti)
La coalition gouvernementale pakistanaise (PML-N et PPP) a annoncé une procédure de destitution contre le présidentImage : AP

Les journaux commentent également la crise politique au Pakistan. Pervez Musharraf a justement annulé sa visite à Pékin pour la cérémonie d'ouverture. Sa situation est devenue bien trop délicate, constate die Welt. Le gouvernement de coalition, qui l'a menacé d'une procédure de destitution, est dans son bon droit de l'avis du quotidien. En fin de compte, il y a des doutes sérieux quant à la légalité de la réélection du président en octobre dernier. Cependant, même si cela est autorisé dans une démocratie incomplète comme le Pakistan, ce n'est pas pour autant très malin. Musharraf s'était déjà proclamé chef des armées en 1999 et il a montré l'an dernier peu de scrupules quand il s'agissait de défendre son pouvoir. La coalition peut au final y gagner mais aussi tout perdre.

Mais, outre cette réélection et le limogeage des juges par le chef d’Etat pakistanais, il y a encore un autre paramètre selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung : Pervez Musharraf, qui tente de lutter contre les forces islamiques radicales, est, aux yeux du gouvernement, trop proche de l’occident.