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Désaccord entre le Malawi et l'Union africaine

8 juin 2012

Le Malawi n'accueillera pas le sommet de l'UA. Le pays refuse en effet d'accueillir sur son sol le président soudanais Omar el-Béchir, sous le coup d'un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale depuis 2009.

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La Présidente du Malawi Joyce BandaImage : Reuters

Omar el-Béchir est poursuivi pour génocide, crimes contre l' humanité et crimes de guerre au Darfour, dans l'ouest du Soudan. "Le conseil des ministres s'est réuni ce 8 juin 2012 et a décidé qu'il n'avait pas l'intention d'accepter les conditions de l'Union africaine, et que, pour cette raison, le Malawi n'accueillera pas le sommet" prévu du 9 au 16 juillet à Lilongwe, la capitale malawite. C'est ce qu'a annoncé le vice-président Khumbo Kachali dans une allocution à la radio d'Etat.

Sudan / Omar al Baschir / Präsident / Overlay-fähig
Le président du Soudan Omar el -BéchirImage : Reuters

Auparavant, selon Kachali, le gouvernement avait reçu une lettre du président du l'UA, le président du Bénin, Thomas Boni Yayi, selon lequel il n'y avait "pas de raison" d'exclure le dirigeant soudanais. Dans cette missive, l'Union africaine affirmait que le Malawi n'avait pas le droit de dicter qui peut participer ou non, au sommet. Et que si le Malawi devait persister à en bannir le président Omar el Bechir, le sommet serait alors transféré au quartier général de l'Union à Addis Abeba en Ethiopie.

Thomas Boni Yayi
Le président de l'Union africaine et président du Bénin Thomas Boni YayiImage : picture-alliance/ dpa

L'an passé, l'ex-président du Malawi, Bingu wa Mutharika, avait lui accueilli le président soudanais à un sommet régional. Cela avait eu pour conséquence immédiate la perte de 350 millions de dollars promis par une agence américaine. Mais après la mort soudaine de Mutharika début avril, la nouvelle présidente Joyce Banda, a décidé des réformes pour faire sortir le Malawi de son isolement et relancer l'économie du pays. La présidente veut faire revenir les donateurs internationaux, qui, scandalisés par la politique de gabegie de son prédécesseur, avaient suspendu leur soutien. C'est aussi pourquoi elle veut manifester sa solidarité avec les pays qui refusent d'accueillir sur leur sol un politicien inculpé de crimes gravissimes par la CPI.

Par ailleurs, il faut noter que le Malawi a ratifié le statut de Rome, fondateur de la CPI, ce qui l'oblige en théorie à arrêter M. el-Béchir en cas de venue sur son territoire.

Auteur : Philippe Pognan (avec AFP, DPA)
Edition : Anne Le Touzé