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Damas, du paradis à l'enfer

18 novembre 2011

La Syrie fait la Une des journaux de vendredi, alors que la Ligue arabe a posé un ultimatum à Bachar al Assad pour qu’il mette fin à la répression. Les éditorialistes sont unanimes : la fin approche pour le dictateur.

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La Syrie a désormais une chaise vide à la Ligue arabeImage : dapd

« Damas, paradis de l'Orient, sceau des pays de l'islam et nouvelle mariée que nous avons admirée après qu'elle eut soulevé son voile » : Die Welt commence son éditorial par ce poème du voyageur arabe Ibn Djubayr écrit en 1184, lors de son tour du Moyen-Orient. Mais l'époque de la dynastie des califes Omeyyades est bien loin. Damas est aujourd'hui en sang, la terre des assassinats et des violences. Plus aucun pays arabe ne voudra épouser la Syrie. Au contraire, note le quotidien, la Ligue arabe a désormais exclu Damas de ses rangs. Elle a montré pour la première fois de son histoire qu'elle pouvait être efficace. Bachar al-Assad est dans une impasse mortelle, poursuit Die Welt , il est trop tard pour éviter la guerre civile. Désormais, une réconciliation des Syriens dans le régime post-Assad est inconcevable. On assistera à une ère du lynchage et de la violence. Décidément, conclut Die Welt, Damas n'est plus le paradis sur terre loué par Ibn Djubayr, c'est l'enfer.

Syrien Hama Assad Panzer Amateurbild 31.07.2011
Des soldats déserteurs syriens qui refusent de tirer sur la foule, en juillet dernierImage : picture alliance/abaca

La Frankfurter Allgemeine Zeitung commente de son côté les nouvelles actions menées par l'Armée syrienne libre, composée de déserteurs. Cette semaine, elle s'en est pris à des centres militaires et à des services secrets. Pour la F.A.Z., les militaires pourraient bien faire changer les choses en Syrie, comme dans les autres pays du printemps arabe. En Tunisie par exemple, Ben Ali s'est enfui, parce que ses soldats ont refusé de tirer sur la foule. En Egypte aussi, le régime de Moubarak est tombé lorsque l'armée a rompu avec le dictateur. Le journal en est persuadé : les arabellion sont un succès lorsqu'elles sont soutenues par l'armée.



Ne pas sous-estimer les femmes néonazies

Beate Z.
Beate Zschäpe est accusée d'être derrière la vague d'attentats contre des étrangers en AllemagneImage : Polizeidirektion Suedwestsachsen/dapd

Un mot pour finir sur le scandale du groupuscule d'extrême-droite qui continue de faire des vagues en Allemagne. Die tageszeitung consacre sa Une aux femmes néonazies. 1/5 des extrémistes sont des femmes, et ce chiffre augmente constamment. Le quotidien note qu'il ne faut pas sous-estimer la place des femmes dans ces groupuscules. Trop souvent, les médias mais aussi la justice les présentent comme des partenaires des hommes, comme des personnes qui sont en coulisses. Mais l'affaire actuelle montre qu'une femme, Beate Zschäpe, était probablement aux commandes. Pour die tageszeitung, il est difficile d'accepter que les femmes puissent être violentes. Mais c'est pourtant la triste réalité : car les femmes ont alors les mêmes motivations racistes et antisémites que les hommes.

Auteur : Cécile Leclerc
Edition : Mireille Dronne