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Burkina Faso: des assises pour discuter de la transition

Richard Tiéné
28 février 2022

Les assises nationales pour l'adoption d'une charte de la transition débutent ce lundi à Ouagadougou.

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Burkina Faso Ougadougou | Amtseinführung - Paul-Henri Damiba
Image : Burkina Faso Presidency Press Service/REUTERS

Le projet de la charte constitutionnel suggère quatre organes pour conduire la transition militaire. Il s'agit de la présidence, du conseil d'orientation et de suivi, du gouvernement et de l'Assemblée législative.

Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), né du putsch, n'existera plus après l'adoption de cette charte.

Une autre certitude, la transition ne sera pas conduite par un civil mais par le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, a annoncé le lieutenant-colonel Daba Naon, membre du MPSR.

"Le président de la transition n'est pas différent du président du MPSR. C'est ce qui a été retenu à la suite des larges consultations des forces vives dans le processus de production du rapport de la commission technique indépendante d'élaboration des projets de textes."

Le gouvernement de transition devrait être constitué d'un premier ministre civil et de vingt ministres au maximum.

Roch Marc Christian Kaboré, le président renversé il y a quelques mois
Roch Marc Christian Kaboré, le président renversé il y a quelques moisImage : facebook.com/Presidence.bf

La parlement de transition 

L'Assemblée législative de transition, selon le projet de la charte, sera composée de 51 membres dont 13 personnalités désignées par le chef de l'Etat, 13 non affiliés à un mouvement ou parti politique désignés par les forces vives des 13 régions du Burkina Faso, dix personnalités représentant les partis et mouvements politiques, huit représentants des forces de défense et de sécurité et sept personnalités représentant les OSC, les organisations de la société civile.

Lire aussi →La doctrine militaire du colonel Damiba

La société civile sous-représentée?

Près de 350 personnes issues des différentes couches socio-professionnelles participeront à cette rencontre
Près de 350 personnes issues des différentes couches socio-professionnelles participeront à cette rencontreImage : Sophie Garcia/AP/picture alliance

Le secrétaire général du mouvement "le Faso ma patrie", estime que les OSC méritent d'être mieux représentées dans cet organe de la transition.

''Je pense que le nombre est relativement faible. Les OSC ont contribué à soutenir le MPSR à son arrivée. Ce sont ces mêmes OSC qui ont manifesté pour dire au président Roch de quitter le pouvoir '', dit Zié Lucien.

En attendant la mise en place de l'Assemblée législative de transition, le président de la transition légifère par ordonnances.

La durée de la transition est fixée à 30 mois à compter de la date d'investiture de son président.

Pour Aziz Dabo, vice-président de la Nouvelle alliance du Faso, l'intérêt supérieur de la nation doit guider tous les membres de la transition.

''Que l'intérêt supérieur de la nation soit au-dessus de toutes les actions qui seront entreprises. Que ces acteurs politiques se départissent de toutes manœuvres politiciennes qui pourraient éventuellement privilégier un camp au détriment d'un autre.''

Manifestation de soutien aux militaires le 19 février 2022ta
Manifestation de soutien aux militaires le 19 février 2022Image : Olympia de Maismont/AFP/Getty Images

Lire aussi:→Le Burkina à l'abri de nouvelles sanctions

La charte, l’agenda et la charte des valeurs 

Les membres des organes de la transition ne sont pas éligibles aux élections présidentielle, législatives et municipales mettant fin à la transition. 

Les assises nationales permettront de recueillir les avis et les recommandations des forces vives et de valider le document final qui servira de guide aux actions à entreprendre vers des élections libres et transparentes au Burkina Faso. 

Prennent part à ces assises, la junte, les partis, les syndicats, les organisations de la société civile, de la jeunesse et des personnes déplacées par les attaques jihadistes qui frappent le Burkina depuis 2015.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, 41 ans, a pris le pouvoir le 24 janvier après deux jours de mutineries dans plusieurs casernes du pays, renversant le président élu Roch Marc Christian Kaboré, accusé notamment de ne pas avoir réussi à contrer la violence jihadiste qui frappe le Burkina depuis près de sept ans et a fait quelques 2.000 morts et 1,5 millions de déplacés.