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Des bombes à sous-munitions à Misrata ?

18 avril 2011

A Misrata, dans l'ouest de la Libye, ville assiégée par les forces kadhafistes, un millier de personnes ont été tuées, notamment par des bombes à sous-munitions des forces kadhafistes, d'après les occidentaux.

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Les forces pro-Kadhafi encerclent Misrata depuis de longues semainesImage : AP

Les forces fidèles à Mouammar Kadhafi ont beau réfuter ces accusations, les services secrets occidentaux disposeraient de photos qui prouvent l'usage de bombes à sous-munitions contre la population civile, à Misrata. Un reporter du New York Times prétend également avoir vu des débris de ces engins sur place. Un témoignage corroboré par celui de ce médecin, diffusé sur la chaîne Al-Djazira :

« Oui, mes collègues et moi avons vu de nos propres yeux des blessures dues à des bombes à sous-munitions. Il y a même un caméraman français qui a été pris pour cible de ces tirs. La plupart des victimes qu'on reçoit ici sont des enfants. Ils sont blessés à la poitrine, au ventre et aux yeux. »

Les bombes à sous-munitions

Ce type d'engins a été employé en premier par l'Allemagne et l'Union soviétique durant la Seconde Guerre mondiale. Il s'agit de conteneurs bourrés d'autres explosifs plus petits, qui, en explosant à leur tour, touchent de larges zones, avec relativement peu de moyens. Une cinquantaine de pays se sont engagés à ne plus utiliser ce type d'armes, une convention internationale est entrée en vigueur en 2010 à ce sujet. La Libye n'en fait pas partie. Les Etats-Unis non plus, d'ailleurs. En l'occurrence, les bombes libyennes viendraient d'Espagne. Monika Lüke, secrétaire-générale d'Amnesty International Allemagne :

Streubomben Libanon
Image : Organisation mag/MA Group Lebanon

« L'Occident a vendu de nombreuses armes à Kadhafi entre 2004 et 2009, y compris des Etats européens. Le gouvernement allemand aussi a vendu en 2009 pour 53 millions d'euros d'armes à la Libye. Il faut que ça cesse, et même si ce commerce est suspendu en ce moment, il ne faut surtout pas qu'il reprenne. »

Les civils en première ligne

Le porte-parole du régime Kadhafi a pour sa part récusé de nouveau, dimanche, l'emploi par les autorités libyennes d'un arsenal à sous-munitions à Misrata. Moussa Ibrahim : « Nous sommes choqués par ces organisations qui refusent de répondre à notre invitation d'installer leur bureau à Tripoli et de se rendre à Misrata pour constater la vérité sur le terrain. Au lieu de cela, elles écoutent les conversations téléphoniques et les rapports des insurgés et les prennent pour argent comptant. Nous sommes choqués de cette désinformation. »

De sources médicales, depuis le début du siège de la ville de Misrata, il y a un mois et demi, un millier de personnes, dont une majorité de civils, ont péri.

Auteur : Sandrine Blanchard
Edition : Marie-Ange Pioerron