Des défis colossaux pour Obama

Barack Obama a fait de nombreuses promesses durant sa campagne, et la population américaine attend beaucoup de ce nouveau président. Selon Louis Balthazar, président de l'Observatoire sur les Etats-Unis à la Chaire Raoul Dandurand de l'Université de Québec, à Montréal, Barack Obama devrait profiter, à l'intérieur comme à l'extérieur, de l'enthousiasme suscité par son élection, du moins au début de son mandat :

"Monsieur Obama jouit d'une légitimité et d'une grande autorité morale au sein de la population. Donc, ce qui arrive rarement aux hommes politiques, il a la possibilité d'inviter ses concitoyens à faire des sacrifices, à patienter dans une époque particulièrement difficile."

Barack Obama a promis de mettre en place un programme d'assurance-maladie, qui devrait permettre de stimuler l'économie malgré un coût probablement élevé. Il va devoir également s'atteler aux questions environnementales, à l'immigration illégale et à l'éducation, le tout dans un contexte de crise économique mondiale. Une tâche colossale pour le jeune président, mais réalisable selon Louis Balthazar, pour qui la force de Barack Obama réside dans ses qualités personnelles :

"Les Américains se sont donnés un président qui a une personnalité vraiment remarquable, un homme supérieurement intelligent et qui possède un sang-froid à toute épreuve. C'est un homme aussi qui est apte à consulter, qui consulte beaucoup dans son entourage. Il ne prendra pas de décision précipitée sans peser le pour et le contre mais saura prendre les décisions qui s'imposent."

Pour répondre aux multiples défis qui l'attendent à partir du 20 janvier, Barack Obama va s'appuyer sur une équipe de conseillers expérimentés. Des conseillers qui pourraient également l'aider à redorer le blason des Etats-Unis à l'étranger, après les huit années d'administration de George W. Bush. Louis Balthazar :

"La puissance américaine est affaiblie comme elle ne l'a pas été depuis la seconde guerre mondiale. Est-ce que Monsieur Obama va relever tout à fait les Etats-Unis, cela reste à voir. Il semble bien qu'il présentera la puissance américaine davantage orientée vers la concertation que vers la domination. Il semble bien aussi qu'il va reconnaître que le système international est devenu davantage multipolaire, même si les Etats-Unis sont appelés à y jouer un rôle très important encore pour plusieurs années."