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Des garanties publiques pour sauver Opel?

Carine Debrabandère21 novembre 2008

Opel est le premier constructeur européen à solliciter l'aide de l'Etat. Angela Merkel décidera avant Noël si le gouvernement se porte caution. La filiale allemande de General Motors est rattrapée par la crise financière

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** ARCHIV ** Ein Opel-Mitarbeiter geht am 4. Maerz 2005 in Ruesselsheim an einem Transparent mit Opel-Fahrzeugen vorbei. Der angeschlagene Autobauer Opel plant eine Produktionssenkung und erwaegt die Einfuehrung der 30-Stunden-Woche. "Wir bereiten uns auf schlechte Zeiten vor und korrigieren unsere Volumenplanung fuer 2009 um gut 10 Prozent nach unten", sagte Opel-Geschaeftsfuehrer Hans Demant der "Frankfurter Allgemeinen Zeitung" fuer Mittwoch, 19. Nov. 2008. (AP Photo/Michael Probst) ----** FILE ** An Opel employee passes by a poster depicting Opel cars in Ruesselsheim, Germany, Friday, March 4, 2005. (AP Photo/Michael Probst)
Image : AP

„On espère évidemment que le travail va continuer. Et puis l'an prochain, on verra bien. »

Eh oui, ils essaient encore d'être optimistes, les salariés de chez Opel, et pourtant : la filiale allemande de l'Américain General Motors a déjà annoncé la couleur : elle révise à la baisse ses productions de voitures l'an prochain (moins 10%). Le constructeur automobile envisage également de passer à la semaine de 30 heures.

Vor dem Opel Werk in Bochum steht am Montag, 17.Nov.2008,ein Schild. Opel-Manager treffen sich am Montag in Berlin mit Bundeskanzlerin Angela Merkel, um ueber moegliche finanzielle Unterstuetzung zu beraten. (AP Photo/Frank Augstein) The Opel car manufacturer plant is seenwith a sign that reads:'Stop your engine', in Bochum, western Germany, Monday Nov.17,2008.
Image : AP
„J'ai tout simplement l'espoir qu'avec cette histoire, nous allons nous éloigner de la multinationale américaine et prendre notre destin en mains. »

Il faut dire que General Motors, la maison-mère, a annoncé que sa trésorerie avait diminué de près de 7 milliards de dollars au troisième trimestre 2008 et qu'elle risquait de tomber en dessous du minimum vital sans nouveau financement. Donc problèmes de liquidités au niveau de chez Opel également, Opel qui devenait il y a une dizaine de jours le premier constructeur européen à solliciter l'aide de l'Etat. Résultat : on a assisté à un ballet de réunions de crise en début de semaine à Berlin pour le sauvetage de la filiale allemande de General Motors, Il n'est pas question de subventions, mais d'une éventuelle garantie d'Etat. La chancelière allemande, Angela Merkel :

Bundeskanzlerin Angela Merkel, links, und der Praesident von General Motors Europa Carl-Peter Forster, rechts, informieren im Kanzleramt in Berlin am Montag, 17. November 2008, nach einem Gespraech ueber moegliche Finanzgarantien fuer den Autokonzern die Medien. (AP Photo/Markus Schreiber)--- German Chancellor Angela Merkel, left, and General Motors Vice President and President of GM Europe Carl-Peter Forster, right, brief the media after a meeting about a guarantee for the General Motors division Opel at the Chancellery in Berlin on Monday, Nov. 17, 2008. (AP Photo/Markus Schreiber)
Angela Merkel et Carl-Peter Forster, le président d'Opel EuropeImage : AP

« Tout cela dépend de l'évolution de la situation aux Etats-Unis. Mais le gouvernement a promis d'examiner le bien-fondé de l'octroi de garanties. »

Angela Merkel avait convoqué lundi dernier les responsables d'Opel, en réponse au SOS du constructeur automobile en difficulté. Ces garanties pourraient atteindre « plus d'un milliard d'euros » a indiqué Carl-Peter Forster, le patron de General Motors Europe, soulignant que le constructeur n'avait pas un besoin urgent de liquidités à court terme mais d'une protection à moyen terme pour pouvoir assurer le coût de production des véhicules, comme l'Opel Astra, la Corsa, ou la petite dernière, l'Insignia, qui vient d'être élue voiture de l'année par un jury européen. Carl-Peter Forster

Eine Skulptur von Adam Opel ist am Montag, 17. November 2008, vor dem Haupteingang des Opelwerks in Ruesselsheim zu sehen. Die Opel-Manager treffen sich am Montag in Berlin mit Bundeskanzlerin Angela Merkel, um ueber moegliche finanzielle Unterstuetzung zu beraten. (AP Photo/Michael Probst) ---A bust of Adam Opel is seen in front of the main entrance of Opel car factory in Ruesselsheim, central Germany, Monday, Nov. 17, 2008. (AP Photo/Michael Probst)
Image : AP

„La société Opel a la responsabilité d'assurer la survie de l'entreprise – même si les choses s'aggravent aux Etats-Unis »

Et les choses s'aggravent justement aux Etats-Unis où non seulement le numéro un General Motors, mais également Ford et Chrysler sont en plein marasme. Ce qui est ressorti pour le moment de plusieurs réunions de crise à Berlin, c'est que Angela Merkel décidera avant Noel d'octroyer, ou non, des garanties. La chancelière a en tous les cas émis des conditions à la caution du gouvernement.

„Nous sommes tombés d'accord sur le fait que si des garanties étaient octroyées, il fallait que l'argent en question reste en Allemagne, entre les mains d'Opel. C'est la condition que nous posons. »

Symbolbild Verkauf von Opel an Solarworld
Image : AP/pa/dpa/DW

Opel emploie près de 26 000 personnes en Allemagne, sur quatre sites de production dans le pays. Des salariés que voulait récupérer notamment SolarWorld, un groupe allemand spécialisé dans l'énergie solaire. SolarWorld a déclaré cette semaine vouloir faire d'Opel le premier groupe automobile vert d'Europe. Une offre jugée peu sérieuse par les analystes. Mais une offre dans l'ère du temps. Car pour sortir de la crise, les constructeurs automobiles seront bien obligés de produire des voitures plus petites et donc plus abordables, mais également plus propres, pour respecter les mesures de protection du climat. .

ARCHIV - Eine Ampel steht vor den Opel-Werken in Bochum auf rot (Archivfoto vom 07.10.2008). Der Autobauer Opel bemüht sich um eine staatliche Bürgschaft. Das Management der Adam Opel GmbH habe sich an die Bundesregierung und die Bundesländer, in denen Opel Werke hat, mit der Bitte nach einer Bürgschaft gewandt, sagte Opel-Chef Demant der Online-Ausgabe des «Handelsblatts» («handelsblatt.com»). Opel hat Werke in Nordrhein-Westfalen, Rheinland-Pfalz, Thüringen und Hessen. Foto: Jörg Carstensen dpa/lnw (zu dpa-lnw 7337 vom 14.11.2008) +++(c) dpa - Bildfunk+++
Image : picture-alliance/ dpa

En Allemagne, près d'un emploi sur cinq dépend directement ou indirectement du secteur automobile. Pour le moment, Michael Glos est hostile à un plan d'aide pour l'ensemble du secteur dont les ventes ont reculé de 16% en moyenne depuis le début de la crise. Pour le ministre allemand de l'économie, l'Etat n'a normalement pas à intervenir si le consommateur est moins disposé à acheter. Seulement voilà Opel est un cas à part:

„Opel, c'est une situation tout à fait particulière. La maison-mère est au bord de la faillite, et malheureusement, la filiale allemande en pâtit. Il faut remédier à ce problème. Nous réfléchissons à un plan d'action, en collaboration avec les régions dans lesquelles se situent les usines pourvoyeuses d'emplois. »


Germany's Chancellor Angela Merkel addresses the media at the end of an extraordinary EU summit on the financial crisis at the EU Council headquarters in Brussels, Friday Nov.7, 2008. EU nations are planning to call on world leaders attending next week's summit to agree major reforms to the global finance system by late March. (AP Photo/Yves Logghe)
Image : AP

Angela Merkel a martelé elle aussi qu'Opel était un cas particulier. Et que le gouvernement ne pourrait venir au secours de toutes les entreprises en difficulté. Mais pour Günther Verheugen, le commissaire européen chargé de l'industrie, dans le cas de la filiale de General Motors au bord du dépôt de bilan, l'Allemagne est obligée d'aller à la rescousse du constructeur :

„Il y aurait des répercussions très négatives sur l'ensemble des sous-traitants en Europe, et par là même sur l'ensemble de l'industrie automobile européenne. Il ne faudrait surtout pas croire que si Opel disparaissait du marché, il y aurait plus de place pour d'autres constructeurs. Ceux qui profiteraient de cette situation, ce serait exclusivement les Japonais, les Coréens, et, dans quelque temps, les Indiens et les Chinois. »
** ARCHIV ** Ein Verkehrszeichen steht am 4. Maerz 2005 in Ruesselsheim vor einem Turm des Opel-Werks. Die schweren Probleme der Autoindustrie im Sog der internationalen Finanzkrise stehen im Mittelpunkt zweier hochrangiger Treffen in Berlin am Montag, 17. Nov. 2008. (AP Photo/Michael Probst) ---A traffic sign is seen in front of an Opel tower in Ruesselsheim, central Germany, March 4, 2005. (AP Photo/Michael Probst)
Image : AP

Selon certaines études, 20 000 emplois vont disparaître chez les constructeurs et les sous-traitants allemands d'ici fin 2009, auxquels s'ajoutent 80 000 emplois à temps partiel.

Berlin a déjà mis en place un système de garantie de crédits, d'un montant total de 400 milliards d'euros. Mais il est réservé aux banques. Il s'agit pour l'Etat de se porter caution lorsque des banques se prêtent de l'argent entre elles.