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Des intellectuels israéliens contre les expulsions d'Africains

15 juin 2012

77 universitaires et artistes ont signé une pétition pour protester contre la politique conduite en matière d'immigration. Le gouvernement israélien a décidé d'expulser 1.500 Sud-Soudanais en situation irrégulière.

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Tel Aviv, en février 2012
Image : picture-alliance/dpa

Il faut rappeler que la présence importante d'immigrants africains, illégaux pour la plupart, a provoqué des tensions le mois dernier avec des violences xénophobes qui ont divisé le pays. Aujourd'hui, le gouvernement israélien veut résoudre le problème de manière radicale en expulsant, de manière forcée ou négociée, une bonne partie des réfugiés sud-soudanais ou érythréens qui constituent la plus grande partie des quelque 60.000 immigrés clandestins qui vivent en Israël.

Israël qui découvre avec surprise qu'il est aussi un pays d'immigration. Immigration non juive bien entendu, puisque le peuplement de ce pays repose sur le "droit de retour" offert à tous les juifs du monde.

Migrants non juifs

epa03124966 African refugees wait for a job offer near the central bus station in southern Tel Aviv, Israel, 27 February 2012. Some 50,000 Africans have entered Israel in recent years, fleeing conflict and poverty in search of safety and opportunity in the relatively prosperous Jewish state. A growing number of African migrants say they were captured, held hostage and tortured by Egyptian smugglers hired to sneak them into Israel. EPA/ABIR SULTAN
Réfugiés africains près de la gare de bus à Tel HavivImage : picture-alliance/dpa

Mais désormais, il s'agit de migrants africains et c'est la précarité de leur situation qui a poussé à la signature de cette pétition par 77 intellectuels et parmi eux Avishai Margalit, professeur de philosophie à l'université de Jérusalem : « Israël n'a pas de politique officielle en matière d'immigration, ils essaient d'éviter cette question comme la peste. C'est pourquoi le statut des non juifs qui viennent en Israël est très précaire. Personne ne remet en question qu'il y a un problème au sud avec les migrants qui traversent illégalement la frontière du Sinaï. La plupart proviennent d'Erythrée et peuvent réclamer le statut de réfugiés politiques. Les autres viennent pour des raisons économiques comme les Sud-Soudanais. Nous pensons qu'il faudrait tout d'abord établir une politique claire qui en principe devrait admettre ces gens simplement comme des migrants non juifs. »

À ceci s'ajoute la situation très particulière du Soudan : Tel Haviv et Khartoum n'entretiennent pas de relations diplomatiques. Une situation qui pourrait alors devenir un vrai casse-tête pour Tel Aviv.

Auteur : Jean-Michel Bos
Édition : Anne Le Touzé