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Des renforts pour la RCA

Anne Le Touzé (avec agences)8 décembre 2013

Après les violences de jeudi à Bangui, la France a porté ses effectifs en Centrafrique à 1.600 soldats pour appuyer la Misca, la force de l'Union africaine. Celle-ci doit renforcer sa présence à 6.000 hommes.

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La France a renforcé ses effectifs, l'UA doit en faire autant
La France a renforcé ses effectifs, l'UA doit en faire autantImage : S.Kambou/AFP/GettyImages

Environ 1.600 soldats français sont désormais engagés dans le cadre de l'opération « Sangaris » en Centrafrique. L'essentiel des forces est concentré à Bangui, mais des unités sont également déployées dans l'ouest du pays, notamment à Bouar. Selon le colonel Jarron, porte-parole de l'état-major français, aucun accrochage n'a eu lieu depuis l'incident de jeudi à l'aéroport de Bangui qui s'était soldé par la mort de quatre miliciens.

Au moins 400 morts à Bangui

À Bangui, le calme semble revenu. Des habitants affirment que de rares tirs ont encore résonné dans la nuit. Mais la peur est vive depuis les violences de jeudi entre ex-rebelles Séléka et miliciens chrétiens « anti-balaka ». Selon un bilan provisoire de la Croix Rouge, ces affrontements à caractère inter-religieux ont fait au moins 400 morts. Un bilan encore provisoire car l'organisation n'a pas pu se rendre dans tous les quartiers.

Des militaires français sont déployés à Bangui, où les habitants recommencent à sortir de chez eux
Des militaires français sont déployés à Bangui, où les habitants recommencent à sortir de chez euxImage : Reuters

Depuis samedi, des blindés français quadrillent les principaux axes de la ville. Mais les habitants attendent encore que les militaires entrent dans les quartiers pour neutraliser les hommes armés. « Si vous voulez voir les vrais dégâts, entrez dans les quartiers. On constate que les militaires français font juste la patrouille sur les grandes voies, ils ne rentrent pas dans les quartiers. » déplore un habitant.

Dans un message diffusé à la radio nationale samedi soir, le président centrafricain Michel Djotodia a décrété un deuil national de trois jours à compter de dimanche en mémoire des victimes. Le président a exprimé ses condoléances « à toutes les populations centrafricaines et plus particulièrement aux populations banguissoises qui ont été éprouvées par les évènements des dernières 48 heures ».

Objectif : désarmer les milices

La situation en Centrafrique a été largement évoquée à Paris, lors du sommet franco-africain sur la paix et la sécurité qui réunissait une quarantaine de chefs d'États et de gouvernements africains autour du président français. C'est dans ce contexte que le président français François Hollande a annoncé le renforcement de la présence militaire française à 1.600 hommes, au lieu des 1.200 prévus initialement. Les soldats de Sangaris ont pour mission prioritaire de mettre fin aux massacres et de « désarmer toutes les milices et les groupes armés qui terrorisent les populations », a déclaré François Hollande.

Ban Ki-moon était au sommet de l'Élysée sur la paix et la sécurité en Afrique
Ban Ki-moon était au sommet de l'Élysée sur la paix et la sécurité en AfriqueImage : Alain Jocard/AFP/Getty Images

De son côté, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a jugé « urgent d'éviter toute détérioration supplémentaire de la situation ». Dans une interview à la radio française, il a estimé qu'il devrait y avoir « tôt ou tard une opération de maintien de la paix onusienne, dotée d'un mandat très solide ».

Pour l'heure, la mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) est une force de l'Union africaine. L'UA a promis samedi d'accroître ses effectifs pour les porter à 6.000 hommes, contre environ 2.500 actuellement.