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Les victimes du cargo Probo Koala poursuivent leur combat

Julien Adayé
27 septembre 2017

11 ans après le déversement des déchets toxiques à Abidjan par le cargo Probo Koala, des victimes tentent toujours d’obtenir réparation. La justice néerlandaise doit dire s'il accepte ou non une plainte ivoirienne.

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Containerschiff Probo Koala
Image : Raigo Pajula/AFP/Getty Images


C'était en 2006. Le cargo Probo Koala de passage à Abidjan provoque une catastrophe environnementale. 11 ans après des victimes tentent toujours d’obtenir réparation. Un tribunal d’Amsterdam doit décider de la recevabilité d’une plainte présentée par plus de 100.000 victimes ivoiriennes prochainement. Les chances sont minces que la justice néerlandaise juge la plainte recevable mais à Abidjan, cette étape est déjà une satisfaction.

Pour défendre ce dossier, la Fédération des associations de victimes des déchets toxiques sera accompagnée de trois avocats européens, payés par une compagnie de banque-assurance qui a accepté d’accompagner les victimes. "Il y a eu beaucoup de victimes décédées de cette catastrophe et nous espérons obtenir satisfaction et justice rien que pour leurs mémoires", raconte Denis Yao, président de la Fédération des associations de victimes des déchets toxiques.

 

Containerschiff Probo Koala
Image : Getty Images/AFP/R. Pajula

Des procédures longues

Depuis 2009, de nombreux rebondissements ont eu lieu dans le dossier des victimes contre Trafigura, la société affréteuse du navire Probo Koala. Mais les procédures sont longues. "C’est un dossier très lourd qui concerne des dizaines de milliers de personnes et en plus nous n’avons pas été accompagnés par l’Etat", explique Denis Yao. "Il n’y avait que les victimes qui s’organisaient. Il fallait trouver les moyens, les hommes et les expertises nécessaires." 

En 2007, un accord à l'amiable entre l'affréteur et l'Etat ivoirien a arrêté toute poursuite en contrepartie du versement d'une indemnisation globale de plus de 100 milliards de FCFA (152 millions d'euros). Mais Denis Yao dit ne pas se reconnaitre dans cet accord. C’est pour cela qu’il fonde un grand espoir dans l’ouverture de leur dossier à Amsterdam qui aboutira peut être enfin à procès contre le pollueur, après plusieurs années de balbutiements. "Toutes les tentatives pour faire juger le pollueur ont été un échec et je crois que pour une question d’éthique et de morale, il est totalement urgent qu’un juge accepte de juger Trafigura dans le fond", estime-t-il

À noter qu'en 2009, 33 millions d’euros ont été versés à environ 30.000 victimes dans le cadre d’un autre jugement qui a eu lieu en Angleterre.