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Deux poids, deux mesures ?

20 juillet 2011

Les journaux allemands d'aujourd'hui traitent le scandale des écoutes illégales en Angleterre et analysent le compromis sur l'école enfin trouvé en Rhénanie du Nord-Westphalie entre la CDU et le SPD.

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Le magnat des médias de langue anglaise Rupert Murdoch (à dr.) doit rendre des comptes au Parlement anglais.Image : picture alliance/dpa

Insolents, sans scrupules, criminels, voilà comment la Frankfurter Allgemeine Zeitung qualifie les journalistes de Rupert Murdoch à l'origine de ces écoutes téléphoniques illégales. La corruption ayant permis ces dérives est si grande que même le Premier ministre britannique, David Cameron, fait l'objet de demandes de démission. Les citoyens britanniques vivent actuellement la déchéance de larges pans de leur système sociétal et de ses institutions. Après la finance et les hommes politiques, la corruption touche maintenant la presse et, vraisemblablement, la police.
La Grande-Bretagne prend la mesure de la trahison perpétrée à son égard, analyse la Süddeutsche Zeitung. À sa tête : David Cameron, conservateur, le chef du gouvernement, qui se trouve si intimement mêlé aux turpitudes de l'empire Murdoch qu'il ne sortira pas indemne de ce scandale. Ici, la présence dans son entourage d'anciens affidés de Rupert Murdoch est moins grave que l'ampleur de la dépendance politique du Premier ministre envers ce magnat des médias, une dépendance révélée par l'enquête. La dévalorisation de la politique intérieure, la fidélité aveugle à l'Oncle Sam et la défiance anachronique et presque rituelle de l'Europe affichée par les politiques britanniques sont autant de signes de soumission à l'égard de Murdoch. Le moment est venu de dire adieu à ce système.

Großbritannien Abhörskandal Pressekonferenz Premierminister David Cameron in London
Le scandale des écoutes téléphoniques illégales risque fort d'éclabousser le Premier Ministre britannique David Cameron.Image : dapd

Pas de Bac pour tout le monde ?

Symbolbild Bildung
Avec ce compromis sur l'école, le Land le plus peuplé d'Allemagne entérine la scolarisation à 2 vitesses.Image : Fotolia/Thomas Graf

À propos de trahison, venons-en au compromis sur l'école enfin trouvé hier entre le gouvernement minoritaire social-démocrate de Düsseldorf et la CDU. Ce compromis prévoit la mise en place, parallèlement au lycée, d'un cycle secondaire qui ne débouchera pas sur le baccalauréat, le sésame obligatoire des études universitaires. Pour die Welt, dire qu'avec cette « école secondaire », tel est son nom, rien ne change dans le système existant est un mensonge. La vérité est que toutes les formes d'école ne pourront pas survivre à l'avenir.
Que les sociaux-démocrates mettent en œuvre une réforme conservatrice, passe encore, s'emporte la Tageszeitung. Le vrai scandale, c'est que les Verts enfin au pouvoir n'ont plus de scrupules à établir pour de longues années une scolarité secondaire à deux vitesses. Quel que soit le nom de cette nouvelle forme d'école, son objectif est clair : freiner l'accès au baccalauréat aux enfants d'ouvriers et de migrants pour qu'ils ne disputent plus les places d'études universitaires aux rejetons des fonctionnaires et des couches favorisées de la population, conclut le quotidien de Berlin.

Auteur : Christophe Lascombes
Édition : Sébastien Martineau