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Deux poids deux mesures

3 janvier 2019

Le gouvernement allemand réagit avec fermeté aux agressions commises par des réfugiés en Bavière mais reste plus discret sur l'attaque commise par un Allemand ouvertement raciste.

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Deutschland Mann fährt in Fußgängergruppe
Image : picture-alliance/dpa/M. Kusch

"Si les demandeurs d’asile commettent des crimes, ils doivent quitter notre pays. Si les lois ne sont pas suffisantes, il faut les changer". Voilà comment réagit le ministre allemand de l’Intérieur dans une interview au quotidien Bild, après les agressions commises le week-end dernier par quatre jeunes hommes originaires d'Afghanistan et d'Iran à Amberg en Bavière.

La Frankfurter Allgemeine Zeitung partage cet avis. Le journal conservateur ajoute que le pays se fait abuser. "Des migrants sans papier arrivent en Allemagne, non pas seulement par pure détresse, mais parce qu’ils savent qu’en cas de refus du droit d’asile ils est plus difficile de les expulser vers leur pays d’origine ou de transit où ils avaient déjà trouvé la protection."

De son côté, les Stuttgarter Nachrichten préfèrent tempérer. "Des coups de pieds contre des passants, bien que insupportables et infâmes, ne sont pas une raison pour expulser quelqu’un vers la prochaine salle de torture."

Mais si les événements d’Amberg font couler autant d’encre, ce n’est pas seulement à cause du débat sur la politique d’asile, c’est aussi parce qu’ils ont été suivi d’un autre fait divers. Le soir du réveillon, un Allemand de 50 ans a foncé avec sa voiture contre des passants à Bottrop dans l’Ouest du pays. Il voulait tuer des étrangers. L’homme a déclaré selon le Spiegel que "les étrangers étaient le problème en Allemagne" et qu’il allait "le résoudre". Un acte de violence dont le ministre de l’Intérieur a bien moins parlé que des agressions à Amberg.

Deux poids deux mesures

"Un raciste écrase des gens et tout le monde parle des réfugiés", fustige die tageszeitung. Et de poursuivre : "à Amberg, quatre réfugiés alcoolisés se bagarrent. A Bottrop un Allemand essaie de tuer des gens parce qu’il déteste les migrants. Et le gouvernement met les deux faits sur un pied d’égalité."

"Deux indignations" titre la Süddeutsche Zeitung. Pour la Frankfurter Rundschau aussi  c’est le deux poids deux mesures qui pose problème. "Si le coupable est un migrant ou un réfugié et attaque des Allemands, c’est la thèse terroriste qui s’impose. Si le coupable est Allemand qui voulait tuer des étrangers, on se sert rapidement de circonstances atténuantes, comme sa situation sociale ou son état de santé mental."

Donald Trump estime que la Syrie est "perdue depuis longtemps"
Donald Trump estime que la Syrie est "perdue depuis longtemps"Image : picture-alliance/dpa/AP/Arab 24 Network

La presse allemande commente également l’actualité internationale. Die Welt s’intéresse aux tergiversations de Donald Trump sur le retrait des soldats américains en Syrie. D’abord non, puis oui, puis oui mais en restant évasif sur le calendrier. Si le journal dresse le tableau d’un président américain qui fait le jeu de Bachar Al Assad et de Vladimir Poutine, die Welt rappelle que "Trump n’est pas le seul responsable dans l’échec des Occidentaux en Syrie. Son prédécesseur avait dessiné des lignes rouges, qui ont ensuite pu être franchies sans conséquences."

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Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais