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Deux voix d'avance pour le gouvernement espagnol

8 janvier 2020

Les journaux allemands commentent la formation du nouveau gouvernement espagnol. Les éditorialistes s'intéressent par ailleurs à la situation en Iran, en particulier la position européenne face à cette crise.

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Spanien Parlament in Madrid | Pedro Sánchez, Premierminister
Image : picture-alliance/AP Photo/M. Fernandez

Deux voix d'écart lors du second tour de vote... La Volkstimme note que le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a eu bien du mal à être reconduit. Mais à quel prix ? s'interroge le quotidien de Magdebourg. Le socialiste va diriger un gouvernement minoritaire qui devra se battre pour remporter chaque vote.

Rien que cela constitue un exploit parlementaire car il va avoir besoin de débloquer beaucoup, beaucoup d'argent pour financer ses projets sociaux.

Pedro Sánchez a fait des concessions aux séparatistes catalans qui pourraient lui coûter cher
Pedro Sánchez a fait des concessions aux séparatistes catalans qui pourraient lui coûter cherImage : picture-alliance/dpa/AP/M. Fernandez

Mais selon la Volkstimme, le plus dangereux pour le nouveau gouvernement sera sans doute le mouvement indépendantiste catalan. L'abstention des Catalans grâce à la trêve entre socialistes et séparatistes a permis l'élection de Sánchez. Mais si le processus de dialogue n'apporte rien aux Catalans, celui-ci pourra faire ses valises.

Sánchez doit payer un double prix pour son gouvernement minoritaire, note également la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Son partenaire de coalition, Unidas Podemos, a les coudées franches pour rétropédaler sur les réformes économiques mises en place par le gouvernement Rajoy, qui ont permis à l'Espagne de se remettre sur pieds.

Mais surtout, Pedro Sánchez a fait aux séparatistes catalans des concessions qui, aux yeux de nombreux Espagnols, constituent une trahison pour l'unité du pays.

Peu d'Espagnols croient vraiment que ce gouvernement tiendra longtemps, écrit pour sa part la Süddeutsche Zeitung. C'est fatal pour un pays qui n'a pas du tout surmonté sa crise économique et a besoin de réformes pour moderniser son économie.

Le quotidien de Munich commente aussi une autre crise, celle entre l'Iran et les Etats-Unis, et se montre critique face à l'impuissance de l'Union européenne.

L'Iran a tiré 22 missiles contre des bases américaines en Irak en riposte à l'assassinat du général Soleimani
L'Iran a tiré 22 missiles contre des bases américaines en Irak en riposte à l'assassinat du général SoleimaniImage : picture-alliance/AP Photo/V. Reza Alaei

Après le retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire, les Européens ont certes réussi pendant un moment à maintenir l'Iran sur la bonne voie. Mais comme ils n'ont pas été capables de compenser un tant soit peu les conséquences économiques des sanctions américaines, les perspectives de succès ont vite été proches de zéro.

Or, si les possibilités de l'Europe sont limitées, les conséquences potentielles de la crise semblent, elles, illimitées, estime la Süddeutsche.

Encore plus qu'avant, l'Europe va payer le prix de sa faiblesse, prédit le quotidien qui met en garde contre les conséquences d'un retrait total des soldats allemands d'Irak pour la stabilité de la région.

Die Welt analyse les derniers développements. L'Iran ne cherche pas la confrontation totale avec les Etats-Unis, affirme le quotidien. Téhéran ne peut tout simplement pas se permettre une guerre à l'heure actuelle.

La situation économique est plus mauvaise que jamais, depuis des mois les jeunes sont dans la rue pour protester contre le régime des mullahs. Et le pouvoir iranien sait aussi qu'il ne pourrait pas gagner face à la machine de guerre américaine.

Deutsche Welle Anne Le Touzé
Anne Le Touzé Journaliste au programme francophone de la DWnanetouz