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Discours terne ou pari osé sur l'avenir ?

Anne Le Touzé / ag11 novembre 2009

Les journaux du jour commentent largement le discours d'Angela Merkel, hier, devant le Bundestag. La chancelière a présenté le programme de sa coalition conservatrice-libérale.

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Angela Merkel et Guido Westerwelle, partenaires de coalitionImage : AP

Angela Merkel, écrit Die Welt, veut "améliorer le rapport des citoyens à l'Etat". Comment ? En accélérant le retour à la croissance grâce à des baisses d'impôts, ce qui doit théoriquement entraîner "confiance et motivation". Mais les classes moyennes vont vite se rendre compte que les dix euros qu'elles récupèrent ressortiront aussitôt de leurs poches lorsque les cotisations augmenteront ou que les bibliothèques et piscines fermeront leurs portes. Ce n'est pas comme ça, conclut le journal, que l'on peut rétablir la confiance.

Deutschland Frank-Walter Steinmeier Bundestag Regierungserklärung
Le chef des sociaux-démocrates au Bundestag, Frank-Walter Steinmeier, très critique à l'égard des projets du gouvernement.Image : AP

La Frankfurter Allgemeine Zeitung commente férocement l'allocution de la chancelière : "rarement un discours de politique générale n'a été aussi terne dans l'histoire de la République fédérale". En Allemagne, on qualifie ce genre de discours d'"honnête". Effectivement, Angela Merkel n'a fait aucune promesse, elle a assuré ses arrières en annonçant que la crise risquait de montrer ses effets les plus graves l'an prochain. Ainsi, personne ne s'étonnera si la politique de croissance ne porte pas ses fruits avant 2011.

Le discours d'Angela Merkel marque le début d'une "nouvelle ère", estime au contraire la Süddeutsche Zeitung. La chancelière ne veut plus d'une politique des petits pas comme ces quatre dernières années. Exit la dirigeante conservatrice aux allures de maîtresse d'école, voici une meneuse prête à faire des expériences risquées. Angela Merkel prend un pari osé sur l'avenir, sans savoir quelle en sera l'issue. Elle mise tout sur la croissance et remet à plus tard la réduction de la dette publique. Ceci peut réussir, mais aussi conduire à la débâcle financière, analyse le journal.

Protest von Greenpeace in Berlin
Action de Greenpeace le 9 novembre à Berlin en faveur du climatImage : AP

Autre sujet dans la tageszeitung, qui met l'accent sur le rapport présenté hier par l'Agence internationale de l'Energie. L'organisation, plutôt connue pour défendre les intérêts de l'industrie, appelle la communauté internationale à changer de politique énergétique si elle ne veut pas causer des "dommages irréparables" à la planète. Pour la taz, cet appel est le "dernier avertissement avant Copenhague" : pour que les pays émergents s'engagent dans la lutte contre le changement climatique, les pays riches doivent faire des concessions politiques et financières à leur égard. Sinon, Copenhague restera dans l'Histoire comme le sommet des belles paroles.

Pour finir, retour sur la Une de la Süddeutsche Zeitung : les yeux brillants, le regard angoissé et accusateur de Kalsoom, Pakistanaise de six ans, interpelle le lecteur. La petite fille vit dans la région tribale du Waziristan, où l'armée mène une offensive contre les taliban, qui ripostent par des attentats-suicide en série. Des centaines de milliers de civils font les frais de cette guerre.