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Divergences sur la force africaine

Georges Ibrahim Tounkara26 juin 2014

Réunis en sommet en Guinée équatoriale les chefs d'Etat et de gouvernement du continent débattent notamment de la future force africaine. Mais des divergences opposent plusieurs pays sur la nature de cette force.

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Soldats tchadiens en Centrafrique
Soldats tchadiens en CentrafriqueImage : MIGUEL MEDINA/AFP/Getty Images

Officiellement ce 23ème sommet de l'Union africaine devait être consacré au développement de l'agriculture sur le continent : « agriculture et autosuffisance alimentaire », c'est d'ailleurs le thème choisi depuis des mois pour cette rencontre. Mais, comme ce fut le cas lors des précédents sommets, les crises qui affectent le continent vont une nouvelle fois s'imposer à l'agenda des chefs d'Etat et de gouvernement. Et c'est donc pour juguler ces crises que fut lancée il y a des années, l'idée d'une force africaine de paix. Dénommée aujourd'hui la CARIC, la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises, l'architecture de cette future force semble diviser l'organisation panafricaine. Certains pays comme l'Afrique du sud militeraient pour une force continentale alors que le Nigeria et plusieurs autres pays d'Afrique de l'Ouest et même de l'Est seraient partisans de plusieurs forces sous-régionales. Le politologue camerounais Alain Didier Olinga penche lui aussi pour des forces sous-régionales et il s'en explique :

« Au plan pratique aujourd'hui, il y a quelque chose d'abstrait et d'irréaliste de penser que l'on peut mettre en place tout de suite une force africaine. Ceux qui plaident pour des forces sous-régionales sont plus réalistes. Il est bon de renforcer d'abord les dynamiques sous-régionales, quitte à ce que celles-ci puissent porter de manière solide et durable une dynamique à l'échelle continentale. »

L'Amisom combat les Shebab en Somalie
L'Amisom combat les Shebab en SomalieImage : picture-alliance/dpa

Le Nigeria et plusieurs autres pays favorables à des forces sous-régionales mettent notamment en exergue les modèles que constituent l'Amisom, la force africaine en Somalie, composée des pays de l'Afrique de l'Est ou la Misca en Centrafrique composé surtout de pays de l'Afrique centrale.

Le temps presse

Le temps presse et il faut aller vite dans la formation de cette force car plusieurs pays sont menacés par des crises ou se trouvent déjà confrontés à d'énormes défis sécuritaires. C'est notamment le cas du Nigeria avec la secte Boko Haram, le Kenya avec les Shebab, les islamistes somaliens ou encore le Soudan du sud et cette guerre civile qui a déjà fait des milliers de morts, sans oublier la Centrafrique ou la Libye. Pour le Commissaire à la Paix et à la sécurité de l'UA, Smaïl Chergui, « il est impératif de rendre pleinement opérationnelle la Force africaine ». Des progrès dit-il, sont en cours pour que ce soit le cas d'ici décembre 2015.