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Donald Trump suspend la contribution américaine à l’OMS

Georges Ibrahim Tounkara
15 avril 2020

Donald Trump a annoncé ce mardi 14 avril, la suspension de la contribution américaine à l’OMS. Le président américain reproche à l'OMS de s'être alignée sur les positions de la Chine dans la gestion du Covid-19.

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USA Corona-Pandemie PK Trump
Image : Reuters/L. Millis

Donald Trump a annoncé mardi la suspension de la contribution américaine à l'Organisation mondiale de la santé (OMS), coupable à ses yeux d'avoir commis de nombreuses "erreurs" sur le coronavirus et d'être trop proche de la Chine.

"Le monde a reçu plein de fausses informations sur la transmission et la mortalité" du Covid-19, a lancé le président américain dans un long et violent réquisitoire contre cette agence de l'ONU. "Aujourd'hui, j'ordonne la suspension du financement de l'Organisation mondiale de la santé pendant qu'une étude est menée pour examiner son rôle dans la mauvaise gestion et la dissimulation de la propagation du coronavirus", a lancé M. Trump depuis les jardins de la Maison Blanche.

Le président républicain a évoqué une étude "très approfondie" qui pourrait durer de 60 à 90 jours. Soulignant que les Etats-Unis contribuaient à hauteur de 400 à 500 millions de dollars par an à l'organisation, contre environ 40 millions de dollars "et même moins" pour la Chine, M. Trump a estimé que son pays avait le "devoir" de réclamer des comptes.

Un hôpital provisoire pour faire face au Covid-19 à New York
Un hôpital provisoire pour faire face au Covid-19 à New York Image : Getty Images/AFP/B. R. Smith

"Si l'OMS avait fait son travail et envoyé des experts médicaux en Chine pour étudier objectivement la situation sur le terrain, l'épidémie aurait pu être contenue à sa source avec très peu de morts", a-t-il martelé. "Nous avons eu des problèmes avec eux depuis des années", a-t-il encore dit.

Donald Trump a été particulièrement agacé par les critiques de l'OMS à l'encontre de sa décision, fin janvier, d'interdire l'entrée aux Etats-Unis aux voyageurs en provenance de Chine, une mesure dont le locataire de la Maison Blanche s'enorgueillit encore, assurant qu'elle a ralenti l'arrivée du virus.

Les Etats-Unis sonts le premiers contributeurs de cette agence sanitaire dont le siège est à Genève.

Les Etats-Unis très touchés par le Covid-19

Les Etats-Unis sont durement frappés par le coronavirus, avec plus de 600 000 cas de contamination enregistrés et 25 757 morts au total, dont 2 228 décès supplémentaires en vingt-quatre heures mardi, le plus lourd bilan journalier recensé par un pays, selon le comptage de l’université Johns Hopkins. Dans l’Etat de New York, le bilan a de nouveau augmenté avec 778 nouveaux décès dans les dernières vingt-quatre heures, pour un total de plus de 10 800 morts, même si le ralentissement de la pandémie semble se confirmer.

Réaction de l''ONU 

Ce "n'est pas le moment de réduire le financement des opérations de l'Organisation mondiale de la Santé ou de toute autre institution humanitaire combattant" le nouveau coronavirus, a affirmé mardi le secrétaire général de l'ONU après la décision de Donald Trump de suspendre la contribution américaine à l'OMS.

Le président chinois Xi Jinping. La Chine accusée par les Etats-Unis d'avoir menti sur l'ampleur du coronavirus
Le président chinois Xi Jinping. La Chine accusée par les Etats-Unis d'avoir menti sur l'ampleur du coronavirusImage : picture-alliance/Photoshot

"Ma conviction est que l'Organisation mondiale de la Santé doit être soutenue car elle est absolument essentielle aux efforts du monde pour gagner la guerre contre le Covid-19", a ajouté dans un communiqué Antonio Guterres, en réaffirmant qu'il serait toujours temps d'étudier par la suite "comment ont réagi tous ceux qui ont été impliqués dans la crise".

L'Europe s'offre un certain répit

Quatre mois après l'apparition du virus, la pandémie a infecté presque deux millions de personnes, sans doute davantage en réalité. Elle a fait près de 125.000 morts officiellement dans le monde, et elle continue de tuer plusieurs milliers de personnes par jour et de s'étendre à des pays jusqu'ici peu touchés.

Elle connaît aussi un léger ralentissement en Europe, qui entrevoit la lumière au bout du tunnel, même si elle semble fragile.

Mercredi, la Commission européenne doit présenter à cet égard sa feuille de route pour préparer une sortie coordonnée du confinement et éviter les couacs du début de la pandémie.

L'Allemagne, relativement peu touchée (environ 2.800 morts) par rapport aux pays comparables en termes de population, doit annoncer mercredi un allègement des mesures coercitives, qui varient d'une région à l'autre.

Angela Merkel pourrait annoncer ce mercredi l'allègement du confinement en Allemagne
Angela Merkel pourrait annoncer ce mercredi l'allègement du confinement en AllemagneImage : Getty Images/AFP/J. MacDougall

Le président de l'Académie des sciences Leopoldina a toutefois déjà averti que les stades et salles de concert pourraient, dans le pire des scénarios, rester vides pendant 18 mois.

Le Danemark rouvre mercredi crèches et écoles maternelles et primaires.

L'Autriche a permis mardi la réouverture prudente de ses petits commerces et jardins publics. La mortalité dans le pays est jusqu’ici restée inférieure à celle des pays en première ligne comme les Etats-Unis, l’Italie, l’Espagne, la France ou le Royaume-Uni.

La veille, l’Espagne, l’un des pays les plus endeuillés par le nouveau coronavirus, avec 18 000 morts, avait autorisé certains travailleurs à reprendre le chemin des usines et chantiers, à condition de porter des masques distribués à grande échelle.

Quant aux Sud-Coréens, ils sont sortis, mercredi, en nombre pour aller élire leurs députés et des mesures drastiques ont été prises pour assurer la tenue du scrutin.


(Avec agences de presse) 

 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle