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Donner de l'espoir pour une meilleure santé mentale

Carole Assignon
10 octobre 2019

Ce 10 octobre est la journée de la santé mentale. Cette année, les réflexions portent sur la prévention du suicide. Au Cameroun, une jeune femme aide les populations anglophones souffrant de stress post-traumatique.

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Image : picture alliance/dpa/M. Gröning/SZ

"Aucune autre aide ne peut être utile sans santé mentale"- Franca Soulem Yong

Au-delà de la question du suicide, les maladies mentales regroupent un ensemble de troubles comme la dépression, les troubles bipolaires ou encore le stress post-traumatique. Au Cameroun, Franca Soulem Yong s'occupe justement des déplacés à Yaoundé, des personnes souffrant de lourds traumatismes psychologiques. 

Franca rend visite à une femme victime des violences dans les régions anglophones du Cameroun. "Cette femme a perdu son mari et son beau-frère qui avait quatre enfants. Elle doit maintenant adopter trois de ses enfants. Avant, elle nous disait que c'était nous qui étions fous, que les maladies mentales étaient un problème religieux, qu'on doit être conduit chez un pasteur car un démon nous avait probablement possédés" se souvient Franca.

Désormais, Velma Arrey, âgée de 45 ans, a changé son point de vue sur les maladies mentales et elle avoue que Franca lui a donné le réconfort et la force dont elle avait besoin pour commencer une nouvelle vie. "Elle apporte de l'amour, elle apporte de l'espoir. Elle donne des soins, c'est elle qui m'a vraiment apporté de l'aide", témoigne-t-elle.

"La petite maman"

Franca est une ancienne étudiante en journalisme. En 2018, elle s'est rendue au Nigeria pour poursuivre ses études. Elle a alors pris la résolution de venir en aide aux victimes traumatisées après avoir entendu l’histoire d’une réfugiée camerounaise qui, fuyant la guerre séparatiste, avait vendu son bébé parce qu'elle ne pouvait plus s’en occuper.

Depuis, la jeune femme de 28 ans rend visite aux personnes souffrant de diverses formes de traumatisme. Elle chante pour elles et les encourage à garder espoir. 
Pour financer son activité, elle collecte des habits et des dons.

"Nous avons besoin que le monde comprenne que la santé mentale est très importante. Si quelqu'un n'est pas mentalement stable, aucune autre aide ne peut lui être utile", précise la jeune femme. En attendant que les soutiens à son activité soient plus nombreux, Franca bénéficie de l'aide de Suzanne Kadia qui est assistante sociale.

Selon cette dernière "il y a beaucoup de colère, de peur, les gens ont besoin de quelqu'un qui leur dise qu'il y a de l'espoir. Je pense donc que son activité transforme les gens de l'intérieur et qu'elle va être pérenne".

Parce qu'elle aide les gens au sein de sa communauté dans un domaine qui est assez peu reconnu, celui du soutien psychologique, Franca a été surnommée “la petite maman”. 

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique