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D'un président à l'autre

19 décembre 2011

La presse allemande consacre quelques colonnes à l'importance de Vaclav Havel mais revient aussi sur le président de la République fédérale d'Allemagne, critiqué sur les liens qu'il entretient avec les industriels.

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La conscience morale de l'Europe s'est éteinteImage : picture-alliance/dpa

L'Europe porte le deuil, titre die Welt. Le quotidien rappelle comment ce fils de bourgeois, marginalisé sous le communisme, a pu devenir un des leaders du changement démocratique. Même devenu président de son pays, il incarnait en permanence une certaine distance intérieure vis-à-vis du pouvoir. Un pouvoir dont il était certes devenu titulaire mais qu'il savait être provisoire. Comme peu d'autres hommes d'Etat, Vaclav Havel a su illustrer un paradoxe capital : l'on peut résister au communisme sans oublier ses propres valeurs.

Die tageszeitung relève aussi ce paradoxe vivant qu'a été Vaclav Havel, combattant de la vérité et des droits de l'Homme. Et le journal de citer une réflexion de celui que certains considéraient comme la conscience morale de l'Europe : « Ma vie n'a été qu'une suite de paradoxes. » Le plus grand paradoxe étant son accession à la fonction de président de la République tchécoslovaque grâce à un parlement encore sous le contrôle des communistes. Le quotidien berlinois revient aussi sur un autre président, allemand celui-là, à qui l'on reproche un rapport plutôt élastique avec la loi et la vérité au sujet d'un crédit personnel à taux très avantageux qui lui a été accordé par un grand industriel millionnaire de ses amis.

Vaclav Havel
Un homme qui ne faisait pas de compromis avec la véritéImage : picture-alliance/dpa

Ce qui fait dire à la Frankfurter Allgemeine Zeitung : Angela Merkel a accordé deux fois de suite publiquement son soutien à Christian Wulff cette semaine. C'est logique, car avec la crise interne du FDP, le partenaire de sa coalition, et la crise de l'euro, la chancelière n'a pas du tout besoin d'une deuxième démission d'un président de la République.

Les erreurs commises par Christian Wulff ne sont pas des erreurs historiques, mais elles pourraient déboucher sur une crise historique de la fonction de président de la République en Allemagne, note la Süddeutsche Zeitung. Si après la démission de Horst Köhler en 2010, son successeur Christian Wulff prenait son chapeau, la respectabilité de cette fonction en serait abîmée à jamais. Le problème, un peu honteux en termes d'honorabilité, du crédit accordé par un industriel ami pourrait faire naître une véritable crise institutionnelle. Car, en Allemagne, la plus haute fonction de l'Etat vit de la personnalité de son titulaire. C'est lui qui lui confère sa grandeur ou sa petitesse, son honneur ou son désaveu, conclut le quotidien de Munich.

Bundespräsident Christian Wulff Dossierbild 3/3
La position de Christian Wulff devient de plus en plus difficile

Auteur : Christophe Lascombes
Edition : Konstanze von Kotze