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D'une mission de paix vers un conflit armé

11 février 2010

Deux grands sujets à la Une des journaux allemands: la décision symbolique du gouvernement allemand de changer le nom de son intervention en Afghanistan et l'aide financière que l'UE pourraient apporter à la Grèce

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Image : AP

"Conflit armé relevant du droit international humanitaire", c'est, depuis hier, l'expression officielle pour qualifier l'engagement de la Bundeswehr en Afghanistan - Berlin parlait jusqu'ici d'une mission de paix. Elle a été inaugurée par Guido Westerwelle, un ministre des Affaires étrangères qui semblait fort satisfait de sa trouvaille, selon la Wetzlarer Neue Zeitung. Comme si le fait d'avoir découvert un nouveau mot allait provoquer, du jour au lendemain, un changement radical dans le combat que livrent les troupes allemandes pour la paix.

Bundesaußenminister Guido Westerwelle Bundestag in Berlin Regierungserklärung
Guido Westerwelle, hier, devant le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemandImage : picture alliance/dpa

Pour la Süddeutsche Zeitung, ce changement d'appellation qui implique aussi un changement de statut juridique arrive en retard. A l'avenir, ce sera le droit international humanitaire qui définira le cadre du conflit et non le droit pénal allemand. Alors tout cela ne signifie pas que les soldats vont pouvoir se tirer sauvagement dessus à partir de maintenant. Mais le nouveau cadre juridique leur fournira des gardes-fous supplémentaires. Par cette seule modification, la sécurité sur place s'en trouve renforcée.

La Emder Zeitung note enfin que cette réévalutation de la situation va aussi permettre de faciliter le débat politique sur l'Afghanistan. Désormais, chacun saura de quoi on parle. L'Afghanistan est en guerre et l'Allemagne, à travers son armée, a les deux pieds dedans.

Direction la Grèce à présent, plongée dans la tourmente de sa crise financière. Le patient grec n'arrête pas de grogner, voit des complots partout et tente de trouver l'origine de sa maladie partout sauf chez lui, s'indigne la Norwest-Zeitung. Peu importe l'ordonnance qui sera finalement prescrite à la Grèce et le médicament qu'elle devra ingurgiter, le traitement aura un goût des plus amers. Ce pays, qui économiquement est au même niveau que le Botswana ou le Kazakstan, risque de faire la grimace. Mais il faudra bien qu'il avale la pilule.

Griechenland Finanzkrise #NO FLASH#
La crise grecque rappelle aux investisseurs les jours les plus sombres de la crise bancaire à l'automne 2008.Image : DW/AP

Plus modérée, la Berliner Zeitung note que si la Grèce est au bord de la faillite, le Portugal, l'Espagne et l'Italie pourraient être les prochains sur la liste. Evidemment, poursuit le quotidien, on peut dire que l'on ne voit pas pourquoi on investirait l'argent des contribuables allemands pour secourir un pays étranger, seul responsable du chaos dans lequel il est plongé. Mais la Grèce, membre de l'Union européenne, n'a rien d'un pays étranger. L'abandonner serait, pour tout le monde, beaucoup plus coûteux que de la sauver.

Auteur: Konstanze von Kotze / Edition: A. Le Touzé