Durcissement des lois policières en Allemagne / Politique migratoire en France | PROGRAMME | DW | 05.06.2018
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PROGRAMME

Durcissement des lois policières en Allemagne / Politique migratoire en France

Que se passe-t-il avec la Police en Allemagne ?! Alors que de nouvelles lois sont votées pour lui donner de nouveaux pouvoirs en ce moment dans plusieurs régions, la contestation monte. Vu d'Allemagne vous emmène aussi à Paris en France. Des associations dénoncent la politique migratoire du gouvernement quelques jours après que le sauvetage réalisé par Mamadou Gassama ait fait le tour du monde.

Accusations de "populisme (...), de menaces (...), d'atteintes aux droits de l’homme" d’un côté. "Lutte contre le terrorisme", répond l'autre bord. Nous sommes au parlement régional du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, à Düsseldorf, dans l'Ouest de l'Allemagne. Depuis quelques jours, de vifs débats ont lieu dans l'hémicycle. Les élus débattent en fait de la nouvelle loi pour la Police. Une loi qui, comme dans d'autres régions du pays, cristalise les tensions et provoque une vague de contestation populaire dans de nombreuses villes. 

Premier tour de vis en Bavière

En Allemagne, chaque Land, chaque région, dispose de sa Police et à des lois propres. Comme pour d'autres domaines, le cadre législatif évolue au fil du temps. "Ces lois se sont déjà durcies, dès 2011, après l'attentat du 11 septembre", raconte Stéphanie Rohlfing-Dijou, coordinatrice d'une formation de droit franco-allemand entre Paris et Potsdam et avocate en France et en Allemagne. Mais il y a quelques semaines, un nouveau texte a réellement mis le feu aux poudres, en Bavière, dans le Sud-est du pays.

Deutschland Demonstration gegen das neue bayerische Polizeiaufgabengesetz

Manifestation à Munich le 10 mai 2018.

"C’est le durcissement le plus massif pour toutes les lois sur la Police depuis la création de la République fédérale d'Allemagne en 1949", assène Raphael Müller. Il membre du conseil de l’organisation altermondialiste allemande Attac. 

La loi en Bavière a été adoptée le 15 mai dernier, malgré une très forte mobilisation populaire. Jusqu'à 30.000 personnes étaient descendues dans les rues de Munich pour manifester. Dorénavant la contestation s'organise en Basse-Saxe et en Rhénanie-du-Nord-Westphalie où des textes sont débattus. Des discussions ont aussi lieu dans la Saxe.

 

"Danger imminent" et "danger concret"

Alors que reprochent les opposants au texte ? Le premier point qui cristallise une partie des débats est l’introduction de la notion de "danger imminent", plus large que le terme de "danger concret". Il permet à la Police d’intervenir plus vite, même sans preuve d’un délit. "Les concepteurs du texte expliquent vouloir lutter contre le terrorisme. Si quelqu'un revient d'un camp d'entrainement terroriste, même s'il n'a rien fait en rentrant en Allemagne, la Police peut le surveiller de très près et même l'enfermer", explique Stéphanie Rohlfing-Dijou. 

Sauf que les opposants balaient en brèche cet argument. "Pour ces faits-là, il y a d’autres services qui existent déjà. Des services secrets, services criminels. Et puis il faut le dire : il y a plus de morts chaque année à cause d’accidents de voiture que du terrorisme. Et on ne supprime pas nos droits fondamentaux pour éviter les accidents de voiture", se fâche Raphael Müller. Activistes politiques, avocats, journalistes, et même supporters de foot ne craignent que la Police en profite pour les surveiller de très près. Les plus extrêmes craignent une police politique. "Le concept de danger imminent n'est effectivement pas très clair", admet Stéphanie Rohlfing-Dijou.

Surveillance de masse ?

Symbolbild Videoüberwachung

Les opposants craignent une surveillance de masse

Les opposants au texte mettent également en avant les moyens de surveillance dont vont disposer les policiers. "On va pouvoir, sur un simple soupçon, écouter vos appels, lire vos sms, prendre le contrôle de votre ordinateur pour regarder tous vos fichiers ! Sans même qu'il y ait un délit", s'offusque Raphael Müller. "C’est une attaque massive contre les droits fondamentaux", assurent certains politiques. "Ce sont des outils dont a besoin la police pour travailler raisonnablement", répondent d'autres, accusés parfois de courir après les voix de l'extrême-droite. 

Dans tous les cas, des dizaines de manifestations sont prévues dans les semaines à venir, pour tenter de stopper les votes en cours. Si cela passe, comme en Bavière, des associations prévoient de lancer des actions devant la Cour constitutionnelle. 

 

Quelle politique migratoire pour la France ?

Frankreich Macron trifft Mamoudou Gassama

Emmanuel Macron et Mamoudou Gassama à l'Elysée, le 28 mai 2018.

Vous avez certainement entendu parler récemment (ou écouté le débat en lien avec ce sujet sur notre antenne) de la naturalisation française d'un malien de 22 ans jusque-là sans papier. Il avait a sauvé la vie d’un enfant en grimpant plusieurs étages de la façade d’un immeuble et lui évitant de tomber des mètres plus bas. 

Cette actualité passée, trois campements illégaux avec d’autres migrants ont depuis été évacués à Paris et peu de solutions d’hébergement durable semblent être proposées. Plusieurs militants de l’accueil des réfugiés sont également poursuivis pour avoir aidé des étrangers à entrer en France. 

Dans la seconde partie de notre magazine, Melissa Chemam revient pour nous sur ces actualités. Elle tente d’y voir plus clair sur les intentions du gouvernement à Paris. 

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