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Ebola en Sierra Leone : le dur travail des équipes funéraires

Patricia Huon3 décembre 2014

Les cadavres des morts d'Ebola sont très contagieux, alors la gestion des corps est devenue centrale pour contenir l'épidémie. En Sierra Leone, des équipes funéraires sont sur la ligne de front de ce combat. Reportage

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Symbolbild Ebola Schutzanzüge Ärzte
Image : picture-alliance/AA/Mohammed Elshamy

Il est mort dans la nuit. Un homme de 31 ans, qui gît dans sa maison. Emmanuel Sallu et ses collègues sont là pour récupérer le corps. L'étudiant s'est porté volontaire pour intégrer une équipe funéraire.

Sierra Leone Ebola September 2014
Transport d'un patient mort d'EbolaImage : DW/Scholz/Kriesch

" Il faut que quelqu'un le fasse. Sinon, c'est tout le pays qui mourra d'Ebola. Ces gens sont mes concitoyens, je ne dois pas avoir peur d'eux ".

Ces équipes funéraires sont essentielles dans la lutte contre Ebola. Chaque décès dans le pays doit désormais être traité comme un cas suspect et, théoriquement, enterré dans les 24 heures. La tâche est énorme.

" Hier, nous avons transporté une quinzaine de corps. On arrive au cimetière, et on repart. Le plus difficile, c'est que parfois, les symptômes des défunts sont évidents. Ils saignent du nez, des oreilles. Parfois, ça me fait de la peine. Notamment quand ce sont de petits enfants, ou des jeunes gens de mon âge ".

Symbolbild - Ebola
Image : picture-alliance/AP/S. Alamba

Equipés de combinaisons complètes de protection, au volant de véhicules tout terrain transformés en corbillards, les fossoyeurs sont sur la ligne de front de la bataille contre le virus. Un travail difficile qui entraîne souvent des réactions d'hostilité ou de peur.

"Un jour j'ai reçu une pierre sur la tête. La famille affirmait qu'il ne s'agissait pas d'un cas d'Ebola. Tout le monde a peur d'Ebola. Et, avec ce métier, tout le monde t'abandonne. Dans ma propre communauté, personne ne m'approche. Ils disent que je travaille avec Ebola. Depuis, j'habite chez des amis."

Il y a désormais une trentaine d'équipes d'enterrement qui couvrent la capitale sierra léonaise et ses alentours. Trois fois plus qu'il y a un mois. Mais elles continuent d'être dépassées par le nombre de décès.