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Emmanuel Macron : le "père Noël" et ses cadeaux

11 décembre 2018

Les mesures sociales et économiques annoncées par le président français pour faire baisser la colère des "gilets jaunes" ne sont pas passées inaperçues du côté des éditorialistes allemands.

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Emmanuel Macron Rede an die Nation
Image : Reuters/L. Marin

Hausse de 100 euros par mois pour les employés payés au salaire minimum, annulation d'une taxe sur les petites retraites (sous 2.000 euros mensuels), défiscalisation des heures supplémentaires... C’est tout ce paquet de mesures que la Tageszeitung qualifie de "cadeau de Noël cynique". 

Le journal de Berlin compare le président Macron au "père Noël", qui promet des friandises magnifiquement emballés aux pauvres, aux veuves et aux déshérités au lieu de leur dire la vérité. 
Car, s’interroge le quotidien, que veut dire une augmentation du salaire minimum qui n'est pas payée par les employeurs ou encore une prime de fin d'année qui ne sera pas fiscalisée ? "C’est bien les contribuables et le système public de sécurité sociale qui vont payer facture", répond le journal. 

 

"Simulacre de compromis"

 

C’est un "simulacre de compromis", renchérit Die Zeit qui estime que Macron ne serait pas Macron si les concessions faites n’entraient pas dans sa vision économique. Die Zeit rappelle que le salaire minimum actuellement augmenté ne sera pas payé directement par les employeurs, mais par le biais de la prime d’activité - une subvention gouvernementale versée aux familles à faible revenu.
Ce qui selon le journal n’est pas en contradiction avec l’idée libérale du président français qu’un salaire minimum généralement élevé coûte des emplois. 

"Il évite les vrais problèmes car il sait qu’une des revendications phares des gilets jaunes était le rétablissement de l’impôt sur la fortune, mais il ne veut pas céder sur ce point", conclut Die Zeit.  

"Macron se bat sur deux fronts", note pour sa part la Tagesspiegel. D’un côté les "gilets jaunes", avec son noyau dur qui demande la démission du chef d’Etat, de l’autre l’extrême-droite avec Marine Le Pen et la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Ce sont deux personnalités qui ont intérêt à ce que les protestations se poursuivent le plus longtemps possible. "Ils attendent leur chance de redresser la situation en leur faveur après la débâcle de la présidentielle de 2017", analyse la Tagespiegel. 

Bouguenais Gelbwesten verfolgen Macron Rede im TV
Des membres des gilets jaunes lors du discours du président français Image : Reuters/S. Mahe

150 pays signent le pacte de Marrakech

Des commentaires, il y en a aussi à propos du Pacte des migrations de l’ONU, signé par quelque 150 pays lundi à Marrakech. "Ça aurait dû être un jour férié, un jour pour célébrer un grand moment de coopération internationale", indique la Süddeutsche Zeitung. 
Le journal de Munich ajoute que  "le Pacte sur les migrations veut s'attaquer à un problème mondial, lutter contre les conditions chaotiques qui constituent une menace pour la vie et surtout établir des règles."

La Rhein Zeitung note pour sa part qu’il demeure un vague sentiment comme si les pays comme l’Allemagne en avaient la charge. "Néanmoins, il s’agit d’un texte juste et le Non des Etats Unis, de l’Australie et des autres pays européens est un pitoyable renoncement", conclut le journal.