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En Syrie, Berlin joue la carte de la prudence

Rémy Mallet
17 avril 2018

Les journaux allemands de ce mardi reviennent largement sur le conflit en Syrie en analysant les principaux acteurs, notamment l'Allemagne prudente quant à l’option militaire.

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Syrien Raketenangriff
Image : picture-alliance/AP Photo/H. Ammar

Le conflit syrien a pris une nouvelle tournure depuis les frappes américaines, françaises et britanniques de samedi. Ces frappes ont été menées en représailles à une attaque chimique présumée, attribuée au régime de Bachar Al-Assad.   

Selon Paris,  "à ce jour, la Russie et la Syrie refusent toujours aux enquêteurs l'accès au site de l'attaque chimique présumée alors que ceux-ci sont arrivés en Syrie le 14 avril dernier". 

Mais ce qui préoccupe certains éditorialistes, c’est la position de l’Allemagne dans ce conflit. Dans ce dossier, Berlin semble  hésiter, juge la Süddeutsche Zeitung. Nico Fried, l’éditorialiste du jour note que cette approche est une constante de la politique de la chancelière Angela Merkel qui, depuis son arrivée au pouvoir, a vu défiler quatre présidents français.

Ces derniers, fait-il savoir, sont toujours plus entreprenants sur les questions internationales. En témoignent les interventions en Libye ou au Mali. Dans le dossier syrien, la seule contribution militaire de l’Allemagne se résume à "croiser durement les doigts". Et le journal munichois de conclure:  "Paris agit et Berlin récolte". 

La Frankfurter Rundschau va aussi dans le sens du journal munichois mais souligne une particularité de l’Allemagne au sujet des interventions militaires. Le quotidien de Francfort observe que le gouvernement allemand ne peut pas mobiliser à son souhait l’armée dans une opération militaire de cette envergure sans l’aval du Bundestag, le Parlement allemand.  Il s’agit littéralement d’une "armée parlementaire", conclut le journal.    

Quelle solution politique donc pour la Syrie ? La Taz souhaite que la solution ne soit pas laissée entre les mains de tyrans à Damas, Moscou, Ankara ou Téhéran car des populations civiles, ils n’en ont cure. 

Macron attendu à Berlin 

Un autre sujet commenté est celui relatif au président français Emmanuel Macron qui a fait face aux parlementaires européens ce mardi. La Tagespiegel exhorte la chancelière à ne pas laisser son homologue français seul. Le journal estime sur son site internet que les réticences de l’Allemagne freinent l’élan européen incarné par Emmanuel Macron, attendu notamment jeudi à Berlin. 


Une visite qui s’annonce compliquée car, selon la Frankfurter Allgemeine Zeitung, les réformes européennes voulues par M. Macron risquent de se heurter à la nouvelle coalition gouvernementale allemande.