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Et si Hosni Moubarak était jugé...

31 janvier 2011

Sans surprise, l'Egypte est à la Une de tous les journaux allemands ce lundi. Les éditorialistes s'interrogent sur l'attitude de l'armée. Quel camp vont choisir les généraux ? Vont-ils lâcher Hosni Moubarak ?

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Image : picture-alliance/dpa

On a beaucoup spéculé, estime Die Welt, pour savoir si les troubles en Tunisie et en Egypte sont les premières révolutions Facebook et Twitter. Mais à la fin, le succès de ces mouvements dépend toujours de la réponse à une question : que fait l'armée ? Elle hésite.

Ägypten Kairo Proteste
L'armée a fait preuve de beaucoup de retenue depuis le début des manifestationsImage : picture-alliance/dpa

Et c'est parce qu'elle hésite que le chaos et l'anarchie gagnent du terrain. On observe les premiers signes de l’implication, non seulement de bandes criminelles et de pillards venus des quartiers pauvres, mais aussi des membres des forces de sécurité. Selon Die Welt, le calcul du régime est le suivant : plus la situation se dégrade, plus les citoyens souhaiteront un retour à la fermeté. Mais entre temps, ces citoyens prennent les choses en mains et essayent de protéger leurs quartiers par eux-mêmes.

Pour la Frankurter Allgemeine Zeitung, Hosni Moubarak est dans une position précaire. Les gens veulent rompre avec son régime figé par la corruption. La hiérarchie militaire fait-elle bloc pour le soutenir ? Difficile à dire. Les généraux savent que la fin du mandat du président, malade, est en vue, quoi qu'il en soit.

Ils doivent aussi savoir qu'un maintien par la force d'un système délabré ne serait pas dans l'intérêt de leur allié américain. Une "solution à l'iranienne" disqualifierait l'Egypte comme partenaire pour le monde occidental. C'est pourquoi l'armée va chercher à voir s'il y a dans l'opposition un leader acceptable à la fois pour elle et pour le peuple.

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Le pouvoir égyptien laisse-t-il faire les pillards pour pouvoir ensuite réprimer la contestation ?Image : dapd

La Süddeutsche Zeitung présente une caricature d'Hosni Moubarak, en train d'être momifié par des manifestants. Et le quotidien décrit le président égyptien comme un pharaon dans son bunker. S'il tombe, alors il emportera son pays et ses habitants avec lui. Que son pays dépérisse, ça ne l'intéresse pas.

Hosni Moubarak a laissé passer l'occasion de se retirer. Et si l'armée prend le pouvoir, les officiers devront se poser cette question : doivent-ils laisser fuir leur vieux camarade ? Ou l'amener là où il devrait être... devant un tribunal ?

Auteur : Sébastien Martineau
Edition : Sandrine Blanchard