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Etouffée, réprimée, divisée : émission spéciale sur l'opposition politique

Konstanze von Kotze
28 septembre 2017

Opposant de toujours, opposant du pouvoir, opposant réprimé, opposant en exil ... qui sont-ils et que font-ils ? A l'occasion du 3 octobre, fête nationale allemande et jour férié, nous vous proposons une émission spéciale consacrée à l'opposition politique.

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Dans une démocratie parlementaire, l'opposition désigne les partis qui siègent au Parlement mais qui n'appartiennent pas à la coalition gouvernementale, qui n'ont donc pas de pouvoir exécutif. Son rôle n'en est pas moins essentiel car elle critique et elle contrôle l'action du gouvernement et elle fait des propositions. Elle est donc vitale dans une démocratie et elle a, au même titre que le ou les partis au pouvoir, des droits et des devoirs - que ce soit en Allemagne ou ailleurs. 

 

Le SPD allemand a choisi son camp

"Je le dis devant vous en toute honnêteté : ma candidature avait pour but de mettre un terme à ce gouvernement et devenir chancelier. C’est pour cela que j’ai refusé de devenir ministre de ce gouvernement. J’ai donc dit avec détermination au comité directeur du parti qu’il nous faut aller dans l’opposition !"

Martin Schulz, le candidat très malheureux des sociaux démocrates aux élections législatives en Allemagne n'a pas attendu longtemps avant d'annoncer que son parti, le SPD, ne gouvernerait pas quatre années de plus aux côtés de la chancelière conservatrice Angela Merkel. 

Ces dernières années, le SPD a gouverné à deux reprises, en 2005 et en 2013, avec Angela Merkel, brouillant les frontières entre pouvoir et opposition. A quoi ressemble-t-elle cette opposition en Allemagne ? Existe-t-elle aussi en dehors du Parlement ? Des questions que Sandrine Blanchard a posé à Klaus-Peter Sick, historien et chercheur au Centre Marc Bloch à Berlin. 

Le rêve de chancellerie de Martin Schulz s'est effondré au plus tard le 24 septembre au soir
Le rêve de chancellerie de Martin Schulz s'est effondré au plus tard le 24 septembre au soirImage : picture-alliance/dpa/R. Weihrauch

Au Gabon, pas d'alternance malgré le multipartisme 

Pour qu'il y ait opposition politique, il faut qu'il y ait multipartisme, c'est-à-dire que plusieurs partis politiques soient autorisés à cohabiter et à participer aux débats politiques et aux élections. 

Au Gabon, ce n'est qu'en 1991 que le multipartisme a officiellement été autorisé. Dans les faits cependant, aucune alternance politique n'a été observée depuis lors puisque Ali Bongo Ondimba a succédé à son père, Omar Bongo, lui-même resté 41 ans au pouvoir. 

Victor Mouang Mbading lui n'a jamais accédé au pouvoir. Mais il y a goûté en tant que leader de l'opposition et ce, dès son plus jeune âge. Gérauds Wilfried Obangome, notre correspondant à Libreville l'a rencontré. 

Le président Bongo a mené un dialogue politique avec l'opposition
Le président Bongo a mené un dialogue politique avec l'oppositionImage : Getty Images/AFP/S. Jordan

Démocratie à la sauce rwandaise

Au Rwanda, le Front Patriotique Rwandais est au pouvoir depuis 1994. Trois ans plus tôt, le 10 juin 1991, un amendement constitutionnel légalisait le multipartisme. Pourtant, lors de la dernière élection présidentielle, en août 2017, Frank Habineza est l'unique réel opposant autorisé à se présenter face au président sortant Paul Kagame. Il est à la tête du Parti démocratique vert, seule formation d'opposition tolérée au Rwanda, un pays régit par le concept de "démocratie consensuelle". A première vue, un concept positif - dans la réalité, c'est autre chose. Explications avec notre correspondant à Kigali, Etienne Gatanazi.

 

L'opposition togolaise veut l'alternance

Mourir pour ses idées - c'est le triste lot de nombreux opposants en Afrique. Les Togolais en savent quelque chose : depuis plusieurs semaines, des manifestants qui protestent contre le régime en place et qui réclament le départ du président Faure Gnassingbé, sont victimes d'une répression féroce de la part des forces de l'ordre.   

Dans ce pays qui n'a pas non plus connu d'alternance politique depuis l'accession au pouvoir du clan Gnassingbé, les tactiques pour s’adapter ou pour contourner les représailles n'ont plus de secrets ou presque pour l'opposition. Le point avec notre correspondant à Lomé, Noël Tadégnon. 

L'opposition adresse un message claire au président Gnassingbé
L'opposition adresse un message claire au président GnassingbéImage : Getty Images/AFP/P. U. Ekpei

Juliette Nijimbéré, opposante à distance

La politique, un monde fait par et pour les hommes ? Juliette Nijimbéré est là pour vous démontrer le contraire ! Cela fait 24 ans que cette activiste burundaise vit en exil en Belgique. Et c'est de là-bas qu'elle assiste à la crise politique qui secoue son pays depuis avril 2015, depuis l'annonce de la candidature à un troisième mandat par le président sortant, Pierre Nkurunziza. 

Des milliers de kilomètres sépare Juliette du Burundi mais grâce aux moyens de communication modernes, la jeune femme réussit à faire entendre son opposition au régime de Bujumbura, au-delà des frontières. Notre correspondant à Bruxelles, Jean-Claude Abalo, lui a rendu une petite visite. 

 

Tchad: la société civile en a assez

Pour s'opposer à un régime, il ne faut pas nécessairement appartenir à un parti politique. Ce qu'on appelle la "société civile" est une autre forme d'organisation qui permet de protester contre le pouvoir en place sans pour autant siéger au Parlement. Abdelkerim Yacoub Koundougoumi est membre de la société civile tchadienne. Kossivi Tiassou l'a rencontré début septembre, à Paris alors que la capitale française accueillait un Forum économique pour l'investissement au Tchad.