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Euro : le sommet de la crise

7 mai 2010

La peur de la contagion menace toujours l'Europe. En pleine panique boursière, les chefs d'état et de gouvernement de la zone euro se réunissaient vendredi soir à Bruxelles pour tenter d'étouffer l'incendie

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La monnaie européenne est au centre de la panique boursière qui secoue les marchés
La monnaie européenne est au centre de la panique boursière qui secoue les marchésImage : AP

Pas de panique, il y a bien un pilote dans l'avion : c'est le message que les 16 chefs d'état et de gouvernement de la zone euro ont voulu transmettre au monde en général et aux marchés financiers en particulier. Le moins qu'on puisse dire est qu'il y a urgence. Les bourses européennes ont toutes décroché vendredi en fin de séance : l'indice CAC 40 à Paris a chuté de 5%, la bourse de Francfort est en recul de plus de 3% de même que la bourse de Londres. C'est donc un peu la panique qui fait réagir les marchés. Et ceci en dépit d'un plan de 110 milliards d'euros d'aide accordé à la Grèce. Un plan que le Parlement allemand a d'ailleurs fini par accepter vendredi.

Devant l'urgence, Paris et Berlin ont d’ailleurs décidé d'accorder leurs violons. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ont publié jeudi une lettre commune dans laquelle ils appellent à une meilleure gouvernance économique européenne. Les deux capitales admettent que surveiller seulement les déficits publics ce n'est pas suffisant. Il faut désormais avoir un véritable gouvernement économique chargé de surveiller d’autres critères comme celui de la compétitivité encore trop différente entre les pays de la zone euro. Comme par exemple entre l’Allemagne et la Grèce.

Vilains spéculateurs

La chancelière Angela Merkel, vendredi, lors du vote de l'aide à la Grèce au Bundestag
La chancelière Angela Merkel, vendredi, lors du vote de l'aide à la Grèce au BundestagImage : AP

Mais si les Européens sont d'accord pour dire qu'il faut aller plus loin dans l'harmonisation des politiques économiques de la zone euro ils n’ont encore avancé aucune mesure concrète. Ce qui risque donc de ne pas rassurer les marchés.

Mais aujourd'hui, il y a une nouvelle carte qui est tirée par les états membres : celle de la chasse aux spéculateurs et aux banques qui seraient responsables de la crise actuelle. C’est ce qu’a tenu á rappeler la chancelière Angela Merkel : "D'abord, les banques ont eu de graves ennuis, ce qui a forcé les états à intervenir pour les sauver de la faillite. Et c'est justement pour sauver ces banques que les états se sont endettés. Et maintenant, ce sont les spéculateurs qui attaquent les états, lesquels ont été forcés de s'endetter. Je trouve cela très perfide".

Voilà pour les vilains spéculateurs. C’est un combat des politiques contre les marchés. Cela s'appelle aussi dresser un écran de fumée pour faire oublier que les états européens n'ont rien fait pendant des mois pour éviter que cette crise arrive.

Auteur : Jean-Michel Bos

Edition : Carine Debrabandère