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Economie

Explosion à Limbe : les Camerounais sous le choc

Henri Fotso
3 juin 2019

Les habitants de Limbe continuent à s'interroger depuis l’explosion et l'incendie spectaculaires dans une raffinerie.

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Russland Krasnojarsk Luftverschmutzung
Image : picture-alliance/dpa/RIA Novosti/R. Sitdikov

Ecoutez le reportage de notre correspondant à Douala…

Trois jours après l’explosion ayant engendré un grave incendie sur l’unique raffinerie du Cameroun à Limbe dans la région anglophone du Sud - Ouest, le gouvernement se veut rassurant. Lors d'une intervention ce matin sur une chaîne locale, Luc Magloire Atangana, ministre camerounais du commerce assure que toutes les mesures sont prises pour que les produits pétroliers ne connaissent aucune hausse de prix au Cameroun :

"Je voudrais dire aux consommateurs de ne pas se laisser abuser par les spéculateurs de tout bord. En ce qui concerne le super base Yaoundé – Douala, le prix restera à 630 francs le litre. Pour ce qui est du gasoil, c’est 575 francs et le pétrole lampant 350 francs le litre. Par rapport au gaz domestique, c’est 6500 francs la bouteille de 12,5 kilogrammes."

Suite à l'incendie, la Société nationale de raffinage du Cameroun (Sonara) qui gère le site indique avoir suspendu ses prestations vis-à-vis de ses partenaires. Mais malgré cette décision, la société pétrolière Total a rendu public un communiqué indiquant qu'elle continuerait sans faille à satisfaire sa clientèle camerounaise.

Rassurer la population

Pour l'instant, les efforts se multiplient pour assurer qu'il n'y aurait aucun impact sur le quotidien des populations. Mais cet incendie survient à un moment où l'Etat a particulièrement besoin de recettes. Fin mai, le président Paul Biya a pris une ordonnance qui revoit a la hausse, le budget 2019.

Par ailleurs, la Sonara était avant l’incendie du 31 mai en cours d’extension pour un montant de 450 milliards de francs CFA, afin de permettre le raffinage du brut camerounais les années à venir.

De quoi inquiéter Jean Marc Ngoss, opérateur économique et homme politique :

"Pour une compagnie qui est née en 1973, pour une compagnie où l’Etat a mis beaucoup d’argent, qui hier faisait 3,5 millions de barils de pétrole par an, on s’interroge. On s’interroge parce que le régime arrive déjà à la fin. Il faut dire qu’au Cameroun on est à la fin d'un règne. On voit des choses impensables. Cela m’interpelle à plus d’un titre."

Cet incendie est au centre d’une polémique sur les causes réelles, tantôt revendiqué par des rebelles au régime de Yaoundé, tantôt considéré comment accidentel par les autorités gouvernementales.

Ecoutez le reportage de notre correspondant à Douala…

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Image : picture-alliance/dpa/RIA Novosti/R. Sitdikov